Reporters sans frontières est choquée par l’attitude des deux agents du gouvernement français qui se sont fait passer pour des journalistes dans un hôtel de Mogadiscio, peu avant d’être victimes d’un enlèvement jusqu’à présent non revendiqué.
“Être journaliste n’est pas une couverture. C’est un métier. Nous sommes choqués par cette manière de faire. Ces deux conseillers, dont nous souhaitons bien sûr la libération rapide, étaient en mission officielle et n’avaient pas à recourir à ce procédé pour se couvrir. Leur attitude met les journalistes en danger dans une région où ils le sont déjà”, a déclaré Reporters sans frontières.
Le 14 juillet 2009 au matin, deux conseillers français en mission officielle d’assistance auprès du gouvernement somalien ont été enlevés. Ils auraient été envoyés récemment sur place par la Direction Générale de la Sécurité Extérieure pour une mission de conseil en matière de sécurité, dans le cadre du soutien de la France au gouvernement légal du président cheikh Charif Ahmed. L’enlèvement a eu lieu dans l’hotel Sahafi, dans la zone la plus sécurisée de la capitale.
Pays le plus meurtrier d’Afrique pour les professionnels des médias, où les enlèvements de journalistes et de travailleurs humanitaires sont devenus monnaie courante, la Somalie occupe la 153e place sur 173 pays, du classement 2008 de la liberté de la presse publié par Reporters sans frontières. La journaliste canadienne Amanda Lindhout et le photographe australien Nigel Brennan, enlevés le 23 août 2008 près de Mogadiscio, sont toujours séquestrés par leurs ravisseurs. Cinq journalistes ont été tués depuis le 1er janvier 2009.
RSF 14/7/2009