Le patriarche Kirill Ier de Moscou et de toute la Russie partage la vision du pape Benoît XVI sur de nombreuses questions actuelles, spécialement les questions morales et ecclésiales.
C'est ce qu'il a lui-même reconnu à l'occasion d'un voyage en Ukraine, selon une dépêche de l'agence russe Interfax datée du 19 juillet.
« Je dois dire que la position de l'actuel pape Benoît XVI laisse place à l'optimisme », a-t-il affirmé dans un entretien à la télévision ukrainienne à la veille de son voyage dans le pays.
Il a rappelé que le pape est souvent critiqué pour ses opinions par « des théologiens libéraux et les moyens de communication de masse libéraux en Occident ».
« Cependant, dans de nombreuses questions d'ordre public ou moral, la position du pape coïncide parfaitement avec celle de l'Eglise orthodoxe russe. Ceci nous donne l'occasion de promouvoir les valeurs chrétiennes avec l'Eglise catholique, en particulier dans les organisations internationales et sur la scène internationale », a-t-il affirmé.
Le patriarche a constaté le développement, dans le protestantisme contemporain, de « phénomènes très dangereux ». Il déplore le fait que les chrétiens « laissent des éléments de péché du monde entrer en eux », ce qui a pour résultat que des « thèmes philosophiques laïcistes libéraux se répètent au sein des Eglises protestantes et s'enracinent dans la pensée religieuse ».
Il a cité la question de l'ordination des femmes, qui apparaît en Occident quand « la notion laïque des droits humains est adoptée par la théologie et les pratiques ecclésiales ».
Le patriarche Kirill a également mentionné l'attitude face à l'homosexualité. « La Parole de Dieu est déformée afin de correspondre au critère laïciste libéral. Il est écrit très clairement qu'il s'agit d'un péché », a-t-il affirmé.
S'adressant aux médias ukrainiens, le patriarche a également rappelé qu'il était important que la Russie et l'Ukraine s'intègrent en Europe en préservant leur « identité nationale, culturelle et spirituelle ».
« Il s'agit d'un grand défi à une époque de mondialisation. Nous devons préserver la diversité et la beauté du monde de Dieu et en même temps promouvoir une bonne coopération internationale et des relations pacifiques entre les nations », a-t-il affirmé.
Selon Kirill Ier, si les Russes, les Ukrainiens et les Biélorusses rejettent leurs « valeurs fondamentales », la probable destruction de leurs origines nationales sera « une grande catastrophe de la civilisation – comme si d'autres nations perdaient leur identité ».
Pour le primat de l'Eglise orthodoxe russe, « cette culture traditionnelle spirituelle de la majorité de la population est le principal critère pour distinguer le bien du mal ». Si celle-ci disparaissait, le monde deviendrait « facilement manipulable ».
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