Le 14 février 2008, Youri Kostanov, l’avocat de Natalia Morar, journaliste de l’hebdomadaire russe The New Times, expulsée le 16 décembre 2007 vers la Modavie, a porté plainte
devant un tribunal moscovite. Il demande la reconnaissance du caractère illégal de l’expulsion de la jeune femme. Une audience préliminaire doit se tenir le 17 mars.
Natalia Morar a précisé qu’elle souhaitait mettre au jour l’illégalité de la décision et de l’action des services fédéraux de sécurité (FSB) lorsqu’ils se sont opposés à son entrée en Russie. Elle exige également qu’il soit fait obligation au FSB de prendre toutes les mesures pour lever les obstacles s’opposant à son retour dans le pays.
Youri Kostanov a déclaré à l’agence de presse privée Interfax que le FSB avait enfreint la loi à plusieurs reprises. “Quand on s’apprête à expulser une personne, toute une série de décisions, en particulier celles qui concernent un emploi permanent, doivent être prises et la personne doit en être informée. Pourtant, aucun avis de ce type n’a jamais été remis à Natalia Morar”, a-t-il précisé.
De plus, selon l’avocat, la décision d’expulser la journaliste n’a pas été motivée. Les autorités se sont contentées d’invoquer l’article 27 de la loi du 15 août 1996, sur les dispositions d’entrée et de sortie du territoire de la Fédération russe, qui stipule qu’un individu peut se voir refuser l’entrée sur le territoire s’il représente une menace pour la sécurité ou la santé des citoyens.
Le 16 décembre 2007, la correspondante du magazine The New Times avait été interpellée à l’aéroport de Domodedovo. Elle arrivait de Tel-Aviv en compagnie d’un groupe de journalistes russes. Des membres du FSB l’avaient alors informée qu’elle était “indésirable” et ne l’avaient pas autorisée à rentrer en Russie. Elle avait été embarquée sur un vol à destination de Chisinau, la capitale de la Moldavie, d’où la journaliste est originaire
Reporters san Frontières 20/2/2008