Reporters sans frontières dénonce les atteintes à la liberté de la presse observées le 2 mars 2008 sur le territoire de la Fédération de Russie, en marge de l’élection présidentielle.
“ Les incidents qui se sont produits en marge de l’élection témoignent de la nervosité des autorités face aux journalistes indépendants”, a déclaré Reporters sans frontières.
Dans la région de la Sakhaline du Sud, Pavel Abakoumov, journaliste de l’hebdomadaire Youzhno Sakhalinsk Tvoïa Gazeta, a été agressé par un lieutenant de l’armée alors qu’il allait vérifier qu’il n’y avait aucune fraude dans le déroulement de l’élection.
Evgueni Ivanov, un photographe de Novossibirsk qui a refusé de cesser de prendre des photos, est accusé d’”insoumission aux forces de l’ordre” et “d’absence d’enregistrement” dans un bureau de vote.
À Saint-Pétersbourg, Tamara Rozunkova, correspondante du journal Grajdanskiï Golos, édité par l’association Golos qui organise un monitoring des élections, a été détenue par la milice parce qu’elle se trouvait dans un bureau de vote sans “autorisation officielle”.
À Tchelianbinsk, un correspondant du même journal Grajdanskiï Golos, s’est vu refuser l’accès à un bureau de vote. Ses papiers et autorisations étaient pourtant en règle. Il a dû s’éloigner à plus de 50 mètres du bureau de vote. Alors que le gouverneur Piotr Soumine arrivait pour voter, les forces de l’ordre ont arrêté le journaliste. N’ayant commis aucune infraction, le journaliste a été rapidement libéré, mais n’a pas pu se rendre dans le bureau de vote.
Anton Nazarov, journaliste du quotidien Vpered, un journal local de Ximki (banlieue de Moscou), a été agressé par des miliciens alors qu’il essayait de sortir du bureau de vote avec son bulletin à la main. Il avait tenté cette expérience après avoir reçu l’affirmation de la commission électorale que cela ne poserait aucun problème.
À Moscou et dans la région d’Astrakhan, des journalistes n’ont pas pu s’approcher à plus de 50 mètres des bureaux de vote et les forces de l’ordre leur ont interdit d’interroger les électeurs. Un journaliste du quotidien britannique Telegraph n’a pas pu interviewer les électeurs du quartier Sokol à Moscou.
Reporters sans frontieres- 4/3/2008