Le psychologue est utile, en cas de difficulté d'un candidat au sacerdoce au cours de sa formation, restant sauve la priorité de la formation spirituelle et la liberté du candidat.
La Congrégation pour l'éducation catholique a présenté ca matin à la presse un document assez bref intitulé : « Orientations pour l'utilisation de la psychologie dans l'admission et la formation des candidats au sacerdoce ». Un document dont la publication a été approuvée par le pape Benoît XVI en juin dernier.
Le cardinal Zenon Grocholewski, préfet du dicastère, a fait état de la fragilité psychologique que la société peut favoriser chez les futurs prêtres, provoquant certaines difficultés parfois même juste avant l'ordination.
Reconnaissant la validité de l'aide de la psychologie, y compris dans la formation des formateurs des séminaires, le document réaffrime cependant la priorité de la formation spirituelle, qui ne peut être remplacée par aucune forme « d'aide psychologique ».
Pour le cardinal Grocholewski, cette aide se limitera à « certains cas, dépistés au moyen d'un diagnostic » et qui déboucheront sur une « éventuelle thérapie », de façon à développer « les qualités exigées pour exercer le ministère sacerdotal ».
Le cardinal a rappelé les dispositions du droit canon qui obligent un évêque à « avoir une certitude morale absolue sur la préparation du candidat », avant son admission à l'ordination.
Pour sa part, Mgr Jean-Louis Bruguès, dominicain, secrétaire de ce dicastère, a fait observer que lorsqu'il est entré chez les Frères Prêcheur, en France, il avait dû passer par des entretiens avec un psychologue, un psychiatre et un psychanaliste. Ce n'est pas du tout ce que recommande le document, au contraire, a-t-il expliqué.
Cet éventuel recours à la psychologie ne devra se faire qu'en respectant la « liberté » de la personne, et jamais sans son « consentement » explicite. De même pour ce qui est du secret de la démarche thérapeutique : aucune « autorité » ne peut exiger de lui de connaître le contenu des entretiens, sauf avec le consentement de l'intéressé.
Il a souligné que si la genèse du document, sur 30 ans, est antérieure aux questions posées par les cas de pédophilie ou d'abus sexuels surgis par la suite, ces cas ont rendu le document d'autant plus nécessaire.
Pour ce qui est du point de vue du psychologue, le P. Carlo Bresciani, consulteur de la congrégation a souligné lui aussi que le document ne vise en aucun cas à « confier aux psychologues » la formation sacerdotale ou le discernement des vocations, mais insiste sur « la nature spirituelle de la formation ».
Cependant, ce que reconnaît le document c'est la contribution valide de la psychologie en tant que « soutien » dans le chemin de préparation au sacerdoce, le but étant de former des « personnalités équilibrées », idoines au sacerdoce ministériel.
ROME, Jeudi 30 octobre 2008 (ZENIT.org)