Il y a 28 ans quand la communauté de Sant'Egidio accueillit près de 20 pauvres pour un repas de Noël dans la Basilique romaine Sainte-Marie in Trastevere, peu de gens imaginaient que cette initiative se serait répandue dans le monde entier.
L'année dernière, plus de 100 000 personnes sur les cinq continents ont participé à ce Noël.
« La fête a lieu dans les églises, dans les maisons, mais aussi dans les institutions pour personnes âgées, pour enfants, pour personnes handicapées, dans les prisons, dans les hôpitaux et même dans la rue », explique la communauté, « car le sens de cette démarche est d'apporter la fête jusque dans les coins les plus obscurs, les plus froids, les plus perdus et les plus oubliés, avec cette conviction que Noël est le jour le plus beau de l'année, mais qu'il peut aussi devenir une date bien triste pour tous ceux qui sont en difficulté ».
La fête commence le 24 au soir par de nombreux dîners dans la rue avec ceux qui n'ont pas de logement.
« La nourriture, un petit cadeau, une petite crèche, l'arbre de Noël, la musique, mais surtout l'amitié, la joie, l'attention portée à chacun, sont les ‘ingrédients' d'une belle fête remplie d'amour. »
Au fil des années, l'initiative « s'est étendue comme une contamination bienfaisante, et a gagné de nombreux pays du Sud du monde sur tous les continents ».
« De belles fêtes, organisées à de maintes occasions avec très peu de moyens et avec un grand engagement de la part des jeunes qui vivent le plus souvent dans des situations de pauvreté, voire de conflit », souligne la communauté.
Dans le monde
La communauté de Sant'Egidio rappelle que l'année dernière en Amérique « des milliers de personnes ont fait la fête au Salvador, au Mexique, en Argentine, au Guatemala, en Équateur, au Chili et même à Cuba, où les adolescents qui grandissent avec la communauté ont organisé et animé un repas pour les personnes âgées ».
Dans beaucoup de villes d'Indonésie, qui est le pays musulman le plus peuplé au monde, « l'invitation de la communauté représente un moment de fête et d'amitié entre les différentes communautés religieuses », soulignent les organisateurs, et il en est de même au Pakistan.
« Mais la joie de la fête parviendra aussi dans de nombreux lieux d'Afrique : rien qu'au Mozambique, Noël sera fêté dans une multitude de villes, avec les enfants des rues, les mendiants, les lépreux, les aveugles, les familles pauvres et de nombreux prisonniers ».
En Afrique, « la pauvreté se fait ressentir avec une dureté particulière dans les prisons », où dans la plupart des cas, il n'y a pas de lits, pas de sanitaires et les cellules sont surpeuplées.
« Les conditions d'hygiène sont déplorables : les détenus tombent facilement malade, certains meurent. La nourriture fournie par l'institution carcérale est insuffisante. Ceux qui n'ont pas de parents pour leur apporter à manger souffrent de la faim ».
C'est pourquoi beaucoup de communautés africaines, au Mozambique, en Guinée Conakry, au Burkina Faso, au Burundi, au Cameroun, au Cap Vert, au Tchad, précise Sant'Egidio, non seulement visitent régulièrement les détenus, mais, le jour de Noël, préparent un repas qui constitue pour beaucoup d'entre eux le seul véritable repas de toute l'année.
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