Le pape a célébré la messe hier matin, 2 juillet 2013, à la Maison Sainte-Marthe. Selon Radio Vatican, des collaborateurs du Tribunal de la pénitencerie apostolique et de l’Académie pontificale ecclésiastique étaient présents.
Durant son homélie, le pape a mis en relief quatre attitudes « dans les situations conflictuelles, dans les situations difficiles » : la difficulté de couper avec le péché, la curiosité ou nostalgie, la peur et la grâce.
Eloge de la fuite
La première attitude est illustrée par « la lenteur », « l’hésitation », avec laquelle Loth veut quitter Sodome avant sa destruction, dans la première lecture (Gn 19,15-29) : il y a en lui l’« incapacité de se détacher du mal, du péché ».
A cet exemple, les hommes « veulent sortir, sont décidés », mais « quelque chose les retient en arrière » : « Il est si difficile se couper d’une situation de péché. C’est difficile! Même d’une tentation, c’est difficile! »
« Mais la voix de Dieu donne cette parole: ‘Fuis ! Tu ne peux pas lutter là, car le feu, le souffre te tueront. Fuis !’. Sainte Thérèse de l’enfant Jésus enseignait que parfois, pour certaines tentations, l’unique solution est de fuir et de ne pas avoir honte de fuir ».
Il s’agit pour le croyant de « reconnaître [qu’il est] faible » et qu’il a « besoin de fuir ». Mais cette fuite sert à « avancer sur la route de Jésus », comme le dit un adage populaire argentin que le pape a cité : « Soldat qui fuit, sert pour une autre guerre ».
Sans regarder en arrière
L’ange dit aussi à Loth « de ne pas regarder en arrière ». Selon le pape, c’est un conseil pour « vaincre la nostalgie du péché », une autre attitude illustrée par le peuple de Dieu dans le désert : il « avait tout, les promesses, tout ». Mais « ils avaient la nostalgie des oignons d’Egypte » et cette « nostalgie leur faisait oublier qu’ils mangeaient ces oignons sur la table de l’esclavage ».
Il s’agit de « ne pas regarder en arrière » et d'aller « de l’avant » afin de « couper avec toute nostalgie », mais également de vaincre « la curiosité » : « La curiosité ne sert pas, elle fait mal ». Le pape a donné des exemples de curiosité : « « Mais, en ce monde si pécheur, comment peut-on faire ? A quoi ressemblera ce péché ? Je voudrais savoir… ». Non, arrête ! La curiosité te fera du mal ! »
Une seule solution donc « face au péché : fuir sans nostalgie. Fuir et ne pas regarder en arrière ! Nous sommes faibles, tous, et nous devons nous défendre », a-t-il insisté.
La peur, mauvaise conseillère
La troisième attitude s’observe dans l’Evangile (Mt 8,23-27), sur la barque des apôtres : c’est la « peur » : « Sauve-nous, Seigneur, nous sommes perdus ! ».
La peur « est aussi une tentation du démon : avoir peur d’avancer sur la route du Seigneur, peur d’aller de l’avant, d’aller là où le Seigneur conduira ».
Cette tentation laisse entendre qu’il est « mieux de rester ici », en sécurité. « Mais c’est l’Egypte de l’esclavage ». La peur « n’est pas un bon conseiller ». Jésus « l’a dit tant de fois : ‘N’ayez pas peur !’. La peur n’aide pas ».
Regarder le Seigneur
La bonne attitude est donnée par « la grâce de l’Esprit Saint » : « Face au péché, face à la nostalgie, face à la peur », il faut « regarder le Seigneur, contempler le Seigneur ».
Comme pour les apôtres dans l’Evangile, lorsque le Christ calme la tempête, « ceci provoque la stupeur, si belle, d’une nouvelle rencontre avec le Seigneur ».
Le pape a encouragé à prier ainsi : « Seigneur, j’ai cette tentation: je veux rester dans cette situation de péché; Seigneur, j’ai la curiosité de vouloir connaître ces choses ; Seigneur, j’ai peur ».
Il a exhorté les chrétiens à n’être « ni naïfs, ni tièdes », mais « valeureux, courageux », c’est-à-dire « courageux dans [leur] faiblesse. Et notre courage doit parfois s’exprimer par une fuite sans regarder en arrière, pour ne pas tomber dans la mauvaise nostalgie. Ne pas avoir peur et toujours regarder le Seigneur !”.
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