Benoît XVI a en effet inauguré le Congrès ecclésial qui conclut l’année pastorale du diocèse de Rome, sur le thème: “Allez et faites des disciples, en les baptisant et en les enseignant (Mt 28, 19-20). Redécouvrons la beauté du baptême ” (11-13 juin 2012), en la basilique Saint-Jean-du-Latran, cathédrale du diocèse.
Le pape, s’exprimant sans papier, a centré sa réflexion, entre autres sur les paroles du sacrement du baptême, qui comprennent trois temps – renonciations, promesses, invocations – et qui sont « chemin » pour toute la vie.
Le « oui » à la vérité
«Pour vivre dans la liberté des enfants de Dieu, rejetez-vous le péché ?», est la première renonciation. Aujourd’hui, fait observer le pape, « liberté et vie chrétienne vont dans des directions opposées » et il semble qu’« être chrétien est un esclavage » alors que la liberté consisterait à « s’émanciper de la foi chrétienne et de Dieu ».
En réalité, affirme-t-il, cette « apparente liberté dans l’émancipation de Dieu » devient immédiatement « esclavage des multiples dictatures du temps », qu’il faut suivre pour « rester à la hauteur » du temps.
Abordant la deuxième renonciation – «Pour échapper au pouvoir du péché, rejetez-vous ce qui conduit au mal ?» – le pape définit le « pouvoir du péché comme « un type de culture, une façon de vivre où ce n’est pas la vérité qui conte mais l’apparence, l’effet, la sensation », une culture où « la vérité ne compte pas, et où même si apparemment on veut révéler toute la vérité, seules priment la sensation et l’esprit de calomnie et de destruction ».
Cette culture, poursuit Benoît XVI, « ne cherche pas le bien », et « le mensonge y est revêtu des habits de la vérité ». Elle recherche seulement « le bien-être matériel » et elle « nie Dieu ».
Pour le pape, la renonciation du baptême est donc « renonciation à un type de culture qui est anti-culture, contre le Christ et contre Dieu ». Etre baptisé, c’est « s’émanciper, se libérer de cette culture ».
La décision du baptême « dure toute la vie », insiste-t-il, elle est ce «non» à la culture dominante, réalisé chaque jour, « en dépit des sacrifices ».
Le chrétien dit «non», souligne Benoît XVI, parce qu’il dit «oui», un «oui» fondamental, « le «oui» de l’amour et de la vérité ». C’est ce que montre la troisième renonciation – «rejetez-vous Satan qui est l'auteur du péché?» : il y a, explique-t-il, un «oui» à Dieu et un «non» au pouvoir du Malin « qui veut se faire Dieu de ce monde » alors qu’« il est seulement l’adversaire ».
Immersion en Dieu
Etre baptisé « au nom » du Père, du Fils et du Saint-Esprit, explique le pape par ailleurs, c’est être « immergé » dans la trinité, être en « communion » avec Dieu, tout comme, dans le mariage, « deux personnes deviennent une seule chair ».
Benoît XVI y voit quatre conséquences. Tout d'abord, « Dieu n’est plus lointain », souligne-t-il, il n’est plus « une réalité à discuter pour trouver s’il existe ou non » mais « nous sommes en Dieu et Dieu est en nous ».
Ensuite, le baptême montre que personne ne peut se faire chrétien « par sa propre décision » : cette dernière est « nécessaire », mais le baptême est d’abord « l’action de Dieu » sur l’homme.
En outre, le baptême immerge dans une communauté : en étant « immergé en Dieu », le chrétien est « uni à ses frères et sœurs », il n’est plus « isolé ».
Enfin, ajoute le pape, le baptême est « une première étape de la résurrection » : l’homme est immergé « dans la vie immortelle, la vie indestructible de Dieu ».
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