« Tous les patriarches du XXe siècle étaient excellents, mais deux d'entre eux les surpassent : le patriarche Hoyeck et Votre Béatitude », a affirmé au patriarche, ému et souriant, l'ancien ministre de la Culture, dont la fondation est en quelque sorte le « bras civil » du patriarcat.
« Le patriarche Hoyeck a été aidé par tous. Il est parvenu à poser les fondations du Liban et à lui obtenir l'indépendance. Vous, par contre, avez été combattu dès le début de votre patriarcat, et pour de multiples raisons. Mais vous avez tenu bon. Votre règne a non seulement sauvé le Liban, mais en a consolidé les fondements définitifs. Nous vous souhaitons longue vie. Notre patriarche, vous l'avez été et vous le resterez. Nous respecterons et estimerons votre successeur, mais vous êtes l'image du patriarche que nous chérirons toujours. »
« Vos paroles nous touchent, a répondu le patriarche Sfeir, et nous vous remercions d'avoir choisi de nous entourer en ces jours qui sont les derniers de notre patriarcat. Dans quelque temps, un nouveau patriarche sera élu. Nous vous assurons qu'il suivra notre exemple et sauvegardera le dépôt de la foi, comme le dit l'apôtre Paul. Tous les Libanais l'entoureront, lui tendront la main et lui seront loyaux, comme il sera loyal lui-même à ce patriarcat et au Christ qui l'y aura installé. »
Le patriarche Sfeir avait auparavant fait savoir à notre confrère du Nahar, Habib Chlouk, qu'il continuera de résider à Bkerké, après l'élection de son successeur, dans une aile disponible prévue à cet effet, et qu'il se mettra au service de ce dernier.
Une nouvelle salle de presse
Le président de la Fondation maronite dans le monde a ensuite remis au patriarche un cadeau symbolique, avant que le petit groupe ne se rende dans une nouvelle salle de presse équipée par la fondation, d'où le patriarche ou ses porte-parole pourront faire leurs déclarations. Le patriarche a inauguré la salle, en présence de Mgr Roland Aboujaoudé, son vicaire, et du P. Abdo Bou Kasm, directeur du Centre catholique d'information.
De la nouvelle salle de presse, le patriarche a adressé un message aux Libanais dans lequel il leur a demandé « d'aimer le Liban et de ne reculer devant aucun effort pour lui assurer un bel avenir ».
Interrogé sur ses craintes pour le Liban, le patriarche a affirmé : « La crainte peut être une vertu chrétienne, ainsi nous craignons Dieu. Mais l'amour de Dieu finit par bannir toute crainte. »
Le patriarche devait recevoir par la suite, en présence de la délégation de la Fondation maronite, un groupe de journalistes qui avaient couvert les travaux de la récente assemblée du synode consacré aux Églises du Moyen-Orient, et notamment Ghassan Ben Jeddo, chef du bureau d'al-Jazira à Beyrouth. Le patriarche a de nouveau remercié, à travers eux, tous ceux qui l'ont assisté ou aidé à remplir sa mission.
Le patriarche a ensuite eu la joie de recevoir le métropolite grec-orthodoxe de Beyrouth, Élias Audi, venu l'assurer de sa sympathie. Les deux hommes ont effectué un large tour d'horizon des problèmes de l'heure. De nombreux autres visiteurs ont également fait le déplacement pour saluer une dernière fois, avant l'installation de son successeur, le patriarche Sfeir. Ce dernier assistera aujourd'hui à une cérémonie organisée en son honneur, à 11 heures, au siège patriarcal. Demain, il présidera la messe de clôture du jubilé de saint Maron, en la basilique de Harissa, un office religieux auquel tous les maronites sont invités à assister.