A quelques mois du référendum sur l'indépendance du sud Soudan, prévu pour janvier, l'évêque a fait part à l'association Aide à l'Eglise en Détresse (AED) d'une situation sur place qui mérite que « l'on tire une sonnette d'alarme ».
« Il y a une menace réelle et imminente à la sécurité du peuple soudanais et à celle du peuple de la région toute entière », a-il affirmé en faisant état de violences perpétrées par les rebelles de l'Armée de Résistance du Seigneur (LRA), basés en Ouganda.
L'évêque craint que le référendum puisse provoquer une tragédie.
Comme « garant » de l'Accord global de paix (ACP) 2005 qui a mis fin à la guerre civile après avoir ensanglanté le Soudan pendant des décennies, a-t-il ajouté, la communauté internationale est en devoir d'intervenir pour éviter que n'éclatent d'autres violences.
« Si tout va bien, le référendum apportera la paix à un pays qui a souffert de presque cinq décennies de guerre civile brutale, mais si ce n'était pas le cas, le Soudan s'enfoncera dans une violence et une instabilité qui se répercuteront sur toute la région », a souligné l'évêque soudanais.
« Les garants de l'ACP – surtout la Grande Bretagne, l'Union Européenne, les Etats-Unis et toute la communauté internationale – doivent manifester une nouvelle volonté politique pour augmenter leur engagement non seulement jusqu'au référendum, mais dans les prochains mois et les prochaines années de transition ».
Mgr Hiiboro et d'autres évêques ont plusieurs fois attiré l'attention sur le manque d'engagement des politiciens soudanais face aux lignes d'action précédant le référendum, comme l'enregistrement des votants, l'implication des diverses factions politiques et divers groupes et la véritable prise de conscience des personnes concernant le vote et ses implications.
La peur est que, plutôt que de travailler en vue d'un accord de paix à long terme, certains groupes et certaines factions politiques soient en train de se préparer au conflit, avec le risque de revenir à la guerre civile qui a coûté la vie à plus de 2,5 millions de personnes.
Mgr Hiiboro craint aussi que pour les chrétiens, un Soudan encore uni, sous la direction politique du régime islamiste du président Omar al Bashir, puisse signifier un retour à l'intimidation et à la persécution des non musulmans.
« Nous avons été témoins d'actes de violence et d'un mépris inimaginable pour le genre humain », a souligné l'évêque.
« Comment pouvons-nous parler d'un référendum pacifique sans évoquer avec inquiétude la persécution persistante des chrétiens que le Soudan a vécue ? »
Mgr Hiiboro sera l'invité d'honneur d'une rencontre organisée par l'AED à Londres, le 16 octobre. Il présidera une messe à 10h30 dans la cathédrale de Westminster et prononcera ensuite un discours dans la salle de la cathédrale.
L'évêque soudanais participera aussi à des événements organisés par l'AED en Ecosse : à la cathédrale St Mary à Edimbourg le 17 octobre, et l'Eglise St Simon à Glasgow le 18 octobre.
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