Reporters sans frontières exprime sa plus profonde révolte après la condamnation à deux ans de prison énoncée le 6 août 2009,
par la Haute Cour de Banjul, à l’encontre de six journalistes de l’Union de la presse gambienne (Gambia Press Union – GPU). Notamment reconnus coupables de "diffamation" et de "sédition", ils ont été immédiatement conduits à la prison Mile Two à Banjul, la capitale gambienne.
"Les mots vont bientôt manquer pour qualifier le régime du président Yahya Jammeh et son comportement à l’égard des journalistes. Est-ce un crime d’exprimer une opinion et de demander des comptes aux autorités qui vous gouvernent ? Ce qui est considéré ailleurs comme de la ’transparence’ constitue un délit en Gambie, puni d’une peine de prison. Alors que la chef de la diplomatie américaine est en ce moment même sur le sol africain pour vanter les mérites de la ’bonne gouvernance’, ce verdict honteux sonne comme une provocation. Nous demandons solennellement à Hillary Clinton d’adapter le programme de sa visite en Afrique pour faire escale à Banjul", a déclaré l’organisation.
Le 6 août, six journalistes de la GPU ont été reconnus coupables, par le juge Emmanuel Fangbele présidant la Haute Cour de Banjul, des six chefs d’accusation portés à leur encontre, parmi lesquels figuraient la "diffamation" et la "publication séditieuse". Ils écopent, pour quatre chefs d’accusation, de deux ans de prison ferme, et pour les deux autres, d’une amende de 250 000 dalasis (10 000 US dollars).
Depuis la mi-juin, ces journalistes, à qui les autorités reprochent d’avoir publié un communiqué appelant le président Yahya Jammeh à reconnaître la responsabilité de son gouvernement dans l’assassinat, en 2004, du journaliste Deyda Hydara, ont déjà été incarcérés à deux reprises à la prison Mile Two, puis libérés sous caution.
Reporters sans frontieres 6/8/2009