À l’issue de l’entrevue, le chef de l’État a fait une déclaration dans laquelle il a félicité « non seulement les Libanais, mais également les Arabes, et en particulier la communauté orthodoxe » à la suite de l’élection de Mgr Yazigi. « Nous souhaitons plein succès à Sa Béatitude car sa mission est difficile, plus particulièrement dans les circonstances difficiles présentes, marquées par l’oppression des chrétiens en Orient », a déclaré le président Sleiman. « Je ne parle pas uniquement de l’Irak et de la Syrie, mais surtout de la Palestine car la communauté orthodoxe et les communautés chrétiennes pâtissent d’un mauvais traitement et d’une tendance à la judaïsation, a souligné sur ce plan le président Sleiman. Sa Béatitude, les autorités religieuses et nous-mêmes, nous devons tous déployer des efforts afin de sauvegarder les chrétiens d’Orient et leur assurer une vie digne et pérenne. Cela relève aussi de la responsabilité des leaders arabes et de la communauté internationale qui doivent rester attachés aux minorités présentes dans leurs pays respectifs. »
Et le président Sleiman d’ajouter : « Je parle maintenant de l’Orient car au Liban nous ne considérons pas la présence chrétienne comme celle d’une minorité. Les dirigeants arabes doivent préserver les minorités, quelle que soit leur communauté, car ces minorités ont été à la base de l’essor de ces pays. Dans le monde pluraliste dans lequel nous vivons aujourd’hui, le partenariat avec ces groupes est incontournable non pas en raison de leur poids démographique, mais du fait de la civilisation dont ils sont porteurs. »
En réponse à une question, le chef de l’État a d’autre part déclaré que les Libanais doivent « épargner au Liban et aux communautés les conséquences de ce qui se passe à l’étranger » (dans le cadre du printemps arabe). « Nous avons payé un lourd tribut pour préserver la démocratie pendant 60 ou 70 ans, alors que l’environnement n’était pas démocratique, a souligné le président Sleiman. Nous devons maintenant éviter que le Liban paye le prix de la démocratie des autres. C’est pour cette raison que dans la déclaration de Baabda nous avons pris la décision de ne pas nous ingérer dans les affaires de ces pays, quand bien même nous souhaitons qu’ils aboutissent à la paix, la sécurité et la démocratie. »
Le président Sleiman a par ailleurs réaffirmé la nécessité d’organiser les prochaines élections législatives à la date prévue. « Il n’est pas concevable à l’échelle internationale que les élections n’aient pas lieu », a déclaré le chef de l’État.
Hamadé : Préserver la présence chrétienne
Signalons, par ailleurs, que de nombreuses personnalités ont rendu visite hier au nouveau patriarche grec-orthodoxe ou sont entrées en contact avec lui ou lui ont adressé des messages afin de lui exprimer leurs félicitations, dont notamment le vice-Premier ministre Samir Mokbel et le ministre de l’Information, Walid Daouk. Le député Marwan Hamadé a notamment souligné dans son message que l’élection du nouveau patriarche intervient à un moment où « le Machreq arabe, et plus particulièrement la Syrie ensanglantée et le Liban plongé dans la confusion, a plus que jamais besoin d’un leadership sage et courageux, capable de préserver la présence chrétienne et son identité avant-gardiste ». M. Hamadé a également mis l’accent sur la nécessité de « mettre en place un mécanisme d’action exceptionnel, susceptible de contribuer à faire face aux défis existentiels » auxquels sont confrontés les chrétiens d’Orient.
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