18 ans de vie commune au Caire, en Egypte, dans le quartier du Mokattam. Ici vivent des dizaines de milliers de chiffonniers, majoritairement chrétiens, des coptes orthodoxes, comme sœur Sara. Originaire d’une famille de propriétaires
terriens de province égyptiens, Sara est installée dans le quartier depuis plusieurs décennies, et travaille aux côtés de sœur Emmanuelle, à l’amélioration de la vie des plus pauvres. Grâce à elles, une école a été construite en 1995. « Basma », « sourire » en égyptien. Un sourire que l'on retrouve sur le visage des 1 500 enfants du quartier accueillis dans l'établissement. Des enfants que sœur Sara veut fiers d’habiter ce bidonville, « car il y a ici des valeurs formidables qui n’existent nulle part ailleurs ». Un des anciens pensionnaires de l’école fait aujourd’hui figure d’exemple. Ritz Youssef dirige une entreprise de recyclage de déchets, l’activité principale du quartier. Pour lui, « l’école a été sa plus grande chance ». « C’est sœur Emmanuelle qui a construit la maison de notre famille, celle dans laquelle j’habite toujours aujourd’hui. J’aime la vie sociale du Mokattam », poursuit-il. L’école permet aussi de sensibiliser les jeunes, contre l’excision par exemple. Sœur Sara en est sûre : « les filles qui sont passées par l’école du Mokattam ne perpétueront pas cette pratique monstrueuse ». L’excision, qui touche aujourd’hui encore 95% des jeunes égyptiennes, concernent aussi bien les musulmanes que les chrétiennes.
Le jour du Seigneur12/11/07