et pour la plupart inspirées par son enseignement.
L’affiche de l’exposition, installée dans l’atrium de la salle Paul VI, est inspirée d’une œuvre du peintre italien Franco Angeli (1935-1988), et représente sur fond rouge les symboles stylisés du pouvoir des papes, la tiare et les clefs.
Un nouveau dialogue entre art et foi
L’exposition, promue par le Conseil pontifical de la culture, sera inaugurée par le pape lui-même le 4 juillet, lors d’une rencontre avec les artistes, et le président du Conseil pontifical, le cardinal Gianfranco Ravasi, qui a présenté cette initiative du département « Art et Culture » du dicastère romain accompagné du directeur, le P. Pasquale Jacopone. L’exposition sera ensuite ouverte au public du5 juillet au 4 septembre 2011 (lundi-samedi, 10 h – 19h). Un catalogue sera réalisé par la suite en souvenir de l’événement marquant l’anniversaire.
Cette initiative est jaillie de « l’au-revoir » que Benoît XVI a dit aux quelque 300 artistes réunis autour de lui en la Chapelle Sixtine le 21 novembre 2009. Elle s’inscrit dans la mission du dicastère romain de susciter une nouvelle étape créative de dialogue entre l’Eglise et les artistes – si fécond au cours des siècles – , pour en finir avec « le divorce » qui les a fait cheminer plus récemment sur des voies différentes, explique le cardinal Ravasi.
Il souligne aussi l’importance de ce dialogue pour la liturgie même de l’Eglise qui ne peut se passer des artistes, comme les artistes ne peuvent se passer de la question de l’éternité et de la transcendance, a dit en substance le cardinal Ravasi.
Le réalisateur italien Pupi Avati prépare pour l’occasion une vidéo avec une « surprise » spéciale qui sera présentée à Benoît XVI le 4 juillet au matin.
Le grand architecte brésilien auquel on doit la ville de Brasilia, Oscar Niemeyer présentera la maquette de la cathédrale qu’il est en train de réaliser. A l’occasion de ses cent ans, il déclarait que l'essentiel est de mener une « vie décente basée sur la solidarité ». Né en 1907, Niemayer s’est exilé en France sous la dictature militaire et a réalisé de nombreuses œuvres dans l’hexagone.Le 12 décembre 2007, l'ambassadeur de France au Brésil lui a remis les insignes de commandeur de la Légion d'honneur, pour son centième anniversaire. Il a déjà réalisé des œuvres religieuses comme la cathédrale de Brasilia, ou la chapelle de Notre-Dame de Fatima, dans la même ville, ou l’église Saint-François d'Assise de Belo Horizonte.
Ces 60 œuvres sont des tableaux, des sculptures, des maquettes d’architectes, de photos, le début de manuscrits d’œuvres littéraires, des partitions de musique (l’une écrite en forme de croix, par Ennio Morricone), des films, des oeuvres d’orfèvres.
Un bijou dantesque
Parmi les artistes présents à la conférence de presse, l’orfèvre italien Giulio Manfredi dit s’être inspiré au « Paradis » de Dante, pour réaliser une « Papalina » ou comme dit encore l’italien un « Zucchetto », c’est-à-dire une « calotte », symbole, a-t-il confié à Zenit, de la « rencontre du ciel et de la terre ». Le titre – dantesque – de l’œuvre, est : « Septième splendeur ». Dante écrit en effet au chant XXI du « Paradis » : « Nous sommes élevés à la septième splendeur qui, sous l’ardente poitrine du Lion, darde maintenant des rayons mélangés de sa vertu » (vv. 1-2).
Giulio Manfredi présente cette œuvre précieuse – exécutée en or blanc émaillé de blanc et décorée d’étoiles d’or jaune incrustées de diamants – et inédite d’un objet qui « rappelle à qui le porte la présence de Dieu », explique-t-il. A son sommet, la boucle est aussi ornée de diamants. La blancheur, couleur des vêtements des papes, indique pour l’artiste « le retour à la pureté de l’origine du monde » et le « primat de la spiritualité ».
Une toile russe
L’artiste peintre russe Natakia Tsarkova, connue pour ses portraits de Jean-Paul II et de Benoît XVI, a choisi de présenter une œuvre de jeunesse, « La lumière du passé », une huile sur toile réalisée à Moscou en 1989 et qui s’ouvre sur « une autre dimension de l’espace et du temps ».
Il s’agit d’une nature morte d’une grande intensité, dans une atmosphère « mystique, religieuse, guerrière, qui renvoie à la Russie médiévale ». Elle rassemble, disposés sur un drap brodé, une icône de saint Nicolas, un casque d’or et de pierres précieuses, une épée, un bouclier et des livres anciens.
Le casque représente la force invincible au service de la foi, explique l’artiste, l’épée, l’enseignement de l’Evangile – la Parole de Dieu dont parle saint Paul -, le bouclier, l’univers, qui s’appuie sur la sagesse et le savoir, symbolisés par les livres.
Une symbolique dont la pénombre et la poussière du passé accentuent le mystère. Mais ce passé devient présent : c’est la protection apportée encore aujourd’hui par saint Nicolas à ceux qui l’invoquent.
Deux papes artistes
Le 4 juillet au soir, ce sera l’inauguration officielle de l’exposition, sur invitation, avec la participation de M. Antonio Paolucci, directeur des Musées du Vatican et du cardinal Ravasi.
Il est certainement significatif que ce dialogue de l’Eglise, de l’Evangile, et des artistes ait été, dans le sillage de Paul VI, relancé par le pape Jean-Paul II, le pape poète et qui a été acteur, et auquel on doit la première lettre d’un pape aux artistes, en 1999 : il a aussi suscité, sous la houlette du cardinal Paul Poupard, son « ministre de la Culture », le Jubilé des Artistes, le 18 février 2000. Ce dialogue fécond et stimulant est maintenant relancé par Benoît XVI, le pape musicien : deux personnalités qui ont opéré une synthèse personnelle, existentielle et théologique, entre l’art et l’Evangile.
Anita S. Bourdin
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