La Terre-Sainte attend la fraternité de l’Eglise universelle et désire en échange partager son expérience de grâce et de souffrance qui marque son chemin. Avant tout, elle reconnaît la grâce du Synode des Evêques du Moyen-Orient ainsi que celle de la visite du Saint Père à Chypre. Ces événements ont accru l’intérêt du monde, mais aussi le retour de nombreux pèlerins sur les traces historiques de Jésus-Christ. La Terre-Sainte est sensible à l’augmentation des violences envers le chrétiens d’Orient, dont les conséquences sont notables dans toute la région. Les chrétiens d’Orient expérimentent l’actualité du martyre et souffrent de la précarité de la paix ou de son absence. Leur exode incessant en est le signe le plus inquiétant. Au milieu de cette situation, quelques signes positifs sont insuffisants pour renverser la douloureuse tendance à l’émigration chrétienne qui appauvrit cette région de ses forces vitales que constituent les jeunes générations.
Il nous appartient donc, de nous unir au Pape pour encourager les chrétiens de Jérusalem, d’Israël et de Palestine, de Jordanie et des pays orientaux environnants, avec Ses propres paroles: “La paix est possible. La paix est urgente. La paix est la condition indispensable pour une vie digne de la personne humaine et de la société. La paix est également le meilleur remède pour éviter l'émigration du Moyen-Orient” (Benoît XVI, homélie pour la conclusion du Synode pour le Moyen-Orient).
Le présent appel pour cette quête s’inscrit en faveur de la paix dont nos frères et sœurs de Terre-Sainte veulent être les instruments efficaces dans les mains du Seigneur pour le bien de tout l’Orient.
Il parvient au début de notre itinéraire de Carême qui trouvera son point culminant le Vendredi-Saint, ou à tout autre moment opportun en fonction du contexte local. Mais cette collecte demeure, partout, la voie ordinaire pour promouvoir la vie des chrétiens de Terre-Sainte.
La Congrégation pour les Eglises Orientales se fait le porte-voix des besoins pastoraux et éducatifs, d’assistance et de charité de leurs Eglises. Grâce à cette solidarité mondiale, elles demeurent ancrées dans les souffrances et les espérances de leurs peuples, tout en progressant dans la collaboration œcuménique et interreligieuse. Elles rendront gloire à Dieu et défendront les droits et les devoirs des particuliers et des communautés, en commençant par l’exercice personnel et public de la liberté religieuse. Elles seront aux côtés des pauvres, sans aucune distinction, pour contribuer à la promotion sociale du Moyen-Orient. Surtout, elles vivront les béatitudes du pardon et de la réconciliation.
Benoît XVI nous invite à aller au-delà du geste purement matériel. Le rapport doit devenir plus intense pour arriver à une “vraie spiritualité ancrée dans la Terre de Jésus”: “C’est pourquoi, plus nous voyons l’universalité et l’unicité de la Personne du Christ, plus nous considérons avec gratitude cette Terre où Jésus est né, a vécu et s’est donné lui-même pour nous tous. Les pierres sur lesquelles notre Rédempteur a marché demeurent pour nous riches de souvenirs et continuent à «crier» la Bonne Nouvelle… les chrétiens qui vivent sur la Terre de Jésus, en témoignant leur foi dans le …sont appelés à servir non seulement comme «un phare de la foi pour l’Église universelle, mais aussi comme un levain d’harmonie, de sagesse et d’équilibre dans la vie d’une société qui, traditionnellement, a été et continue d’être pluraliste, multiethnique et multi-religieuse” (Exhortation post-synodale Verbum Domini, 89).
Je remercie, au nom du Saint Père, les pasteurs et les fidèles de toute l’Eglise, confiant dans leur constante générosité. C’est un merci partagé par l’Eglise latine rassemblée dans le Patriarcat latin de Jérusalem et la Custodie Franciscaine de Terre-Sainte et aussi par les Eglises Melkite, Maronite, Syro-catholique, Arménienne, Chaldéenne, qui composent ensemble l’Eglise catholique en Terre-Sainte.
Avec mes souhaits les plus fraternels dans le Christ Jésus.