Le pape a inauguré ce soir, 17 juin 2013 le congrès de fin d’année pastorale du diocèse de Rome (17-19 juin), intitulé « Christ, tu nous es nécessaire – La responsabilité des baptisés dans l’annonce de Jésus-Christ », en la salle Paul VI du Vatican, remplie jusqu’à la cour extérieure.
En arrivant sur les lieux à pieds, le pape a fait un bain de foule, serrant les bras qui se tendaient vers lui, contenus derrière des barrières, et bénissant des enfants.
Improvisant largement, le pape a donné une catéchèse très applaudie, fidèle à son style d’interaction avec la foule : « le baptême est une révolution » qui fait passer « de la loi à la grâce », a-t-il dit, affirmant que « la vraie révolution, le plus grand bouleversement de l’histoire de l’humanité », c’est Jésus-Christ, par sa mort et sa résurrection : l’histoire a vu en effet beaucoup de « révolutionnaires », mais aucun « n’a vraiment changé le cœur de l’homme ».
Ainsi les chrétiens sont « révolutionnaires » : « un chrétien qui n’est pas révolutionnaire n’est pas chrétien » car « la grâce que le Père donne à travers Jesus-Christ fait [des chrétiens] des révolutionnaires », c'est-à-dire des hommes qui sont « tous pécheurs – Qui n’est pas pécheur ici lève la main, a demandé le pape sous les rires – et transformés en saints ».
Pour devenir saints, a-t-il poursuivi, nul besoin d’avoir « un visage d’image pieuse : une seule chose est nécessaire : accueillir la grâce que le Père donne en Jésus-Christ », grâce qui « ne s’achète pas et ne se vend pas » mais qui est donnée « gratuitement ». De même, le chrétien doit la donner gratuitement.
Dans cette « société cruelle », le pape a exhorté à « offrir l’espérance chrétienne par son témoignage » : le chrétien « ne peut pas être indifférent ». Mais il ne doit pas non plus être « prosélyte ». L’Evangile « est comme une semence ; tu le sèmes… C’est Dieu qui le fait grandir ».
Pour semer l’Evangile, il s’agit d’aller « aux frontières », d’aller « vers la chair de Jésus qui souffre », c’est-à-dire non seulement « les pauvres », mais aussi « ceux qui ne connaissent pas » le Christ, ceux qui vivent « aux périphéries existentielles de l’intellect, de la culture… l’Evangile est pour tous », a insisté le pape.
« Le chrétien doit être courageux » et « aller de l’avant » sans se lamenter, a-t-il mis en garde. Il ne peut se contenter d’être « fermé », a-t-il poursuivi, car aujourd’hui, à la différence de la parabole de la brebis perdue, l’Eglise a « une brebis » et il « en manque 99 ! ».
Il est donc urgent de « sortir » pour « trouver les autres 99 ». C’est une « grande responsabilité », qui exige de la « générosité », car il est « plus facile de rester chez soi avec la brebis unique… de la caresser, de la brosser … mais le Seigneur nous veut pasteurs, pas brosseurs ».
Ce travail d’évangélisation « n’est pas facile » car l’adversaire, l’ennemi, instille dans les cœurs la « déception », des « graines de pessimisme et d’amertume », a ajouté le pape, exhortant à « se préparer au combat spirituel : on ne peut prêcher évangile sans une lutte de tous les jours ».
Une veillée de prière a suivi, animée par une chorale et un orchestre, dans le recueillement. Au terme de la soirée, la foule a réservé au pape des applaudissements chaleureux… et des ovations particulières, puisqu'au lieu de scander "François !", comme un seul homme elle disait : "Jésus ! Jésus !". Une référence à une demande fréquente du pape : "applaudissez Jésus, non pas François !".