l’établissement de relations diplomatiques complètes entre la République du Soudan du Sud, née le 9 juillet 2011, et le Saint-Siège (cf. Zenit du 22 février 2013).
Joie et émotion
L’Eglise catholique de la République du Soudan du Sud a appris « avec une immense satisfaction la nouvelle », rapporte le nonce qui confie avoir déjà reçu « des réactions de nombreux évêques et personnalités du Soudan du Sud qui expriment combien ils apprécient cette décision du Saint-Père ».
En outre, cette nouvelle a été publiée « un jour vraiment particulier », fait remarquer Mgr Boccardi : le jour de la fête de la Chaire de saint Pierre. L’Eglise du Sud Soudan exprime donc « sa profonde reconnaissance envers le pape pour cet acte important de son pontificat, et elle désire d’autant plus lui manifester sa dévotion filiale avant le 28 février », assure-t-il.
« Le pape a pensé aussi à nous, au Soudan et au Soudan du Sud, avant de quitter son ministère pétrinien, et cela nous remplit de joie et d’émotion », souligne-t-il, estimant que « les relations diplomatiques entre le Saint-Siège et Djouba expriment en premier lieu la sollicitude du pape Benoît pour toutes les Eglises ».
En second lieu, « cet acte est vu comme le soutien que le Saint-Siège entend offrir » au Soudan du Sud, dans un moment important de son histoire : « cette nouvelle République, a besoin, aujourd’hui plus que jamais, du soutien concret et convaincu de toute la communauté internationale, tant au niveau bilatéral qu’au niveau multilatéral ».
Pour une société réconciliée
Dans cette optique, le nonce du Soudan présente au nom de son Eglise locale « tous nos vœux à Djouba en vue d’une collaboration qui commence aujourd’hui et qui, nous l’espérons, portera de nombreux fruits ».
Mgr Boccardi se dit « certain que la présence d’un nonce apostolique à Djouba, quand ce sera possible, aidera beaucoup l’Eglise locale à retrouver vitalité, action, esprit de communion et à se sentir partie prenante dans la construction d’une société plus juste, solidaire, pacifiée et réconciliée ».
En effet, ajoute-t-il, « les relations au Soudan sont dans une impasse et on ne voit pas d’issue pour le moment. Les négociations ont été interrompues et les violences continuent dans le Sud Kordofan, dans le Nil Bleu et au Darfour. La situation humanitaire est encore grave. »
Le nonce déplore également les difficultés des chrétiens : « Nous sommes préoccupés, surtout ici, à Khartoum, pour la vie de l’Eglise, en particulier en raison du statut du personnel religieux qui est originaire soit du Soudan du Sud, soit d’autres pays du monde. Ces dernières semaines, les autorités gouvernementales n’ont pas renouvelé le permis de séjour de plusieurs missionnaires et dans plusieurs autres cas, les permis ont été limités à six mois seulement ».
Malgré les tensions qui existent dans le pays, le nonce exprime son optimisme : l’Eglise du Soudan du Sud, qui compte environ cinq millions de catholiques répartis dans sept diocèses, est « jeune » et le Sud Soudan « est le pays le plus jeune au monde ».
Quant au Soudan : « Nous avançons avec confiance et nous espérons que les discussions, qui sont actuellement en cours avec le Ministère des affaires religieuses, permettront une meilleure compréhension et une collaboration réciproque pour le bien de tous », conclut-il.
Traduction d’Hélène Ginabat
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