Selon l'évêque soudanais Mgr Paride Taban, son pays ne retombera pas dans le cauchemar de la guerre. En parlant à l'Association catholique internationale Aide à l'Eglise en détresse (AED), l'évêque a fait part de sa préoccupation face à la situation
d'instabilité croissante qui prévaut dans le pays depuis les élections générales d'avril dernier.
Selon lui, la population est décidée à jouer son propre rôle dans le référendum de janvier prochain, qui prendra position sur l'indépendance éventuelle du sud du pays.
Mgr Taban s'est dit encouragé dans ses espérances de paix par les propos de Salva Kiir, président du territoire semi autonome sud soudanais, qui semble avoir exclu la possibilité d'un retour à la violence.
« Les sud soudanais semblent plus mûrs qu'on ne le pense », a-t-il souligné.
Faisant allusion à la phase de transition suite à l'Accord global de paix de janvier 2005 entre le nord et le sud du pays, l'évêque a fait observer que « même durant cette brève période ceux-ci ont relevé beaucoup de défis, mais aucune guerre à vaste échelle ne s'est produite ».
Cela dit, Mgr Taban a reconnu que beaucoup dépendra de l'hypothèse que le président Bashir respecte le résultat du référendum.
« Si ce que dit le président Bashir sur le résultat du référendum est vrai, alors tout va bien, mais nous ne savons pas si ce qu'il dit est vrai », a-t-il commenté.
« Nous laissons choisir les gens. Nous ne poussons personne dans une direction ou dans l'autre. Nous aidons les personnes à être heureuses », a-t-il ajouté.
« Cela ne sera pas facile, mais nous devons apprendre à partager nos ressources, et ceci inclut les ressources pétrolières ».
L'évêque a aussi demandé l'engagement de la communauté internationale pour aider le Soudan dans cette phase de transition.
« Les citoyens du Sud Soudan peuvent être de bonne volonté, mais ils ont besoins d'un grand soutien de la part de la communauté internationale, a-t-il signalé. Ils ont besoin d'être soutenus, sinon beaucoup vivront dans la peur d'un retour à la guerre » .
L'année dernière, l'AED a soutenu l'Eglise au Soudan en lui donnant 1.252.700 euros pour financer des projets comme les écoles « Sauver ce qui peut être sauvé » à Khartoum et les environs, des programmes de catéchèse, de formation pour prêtres, religieux, religieuses, séminaristes, la construction d'Eglises, des véhicules pour le clergé dans les régions les plus reculées et la Bible pour enfants.
Aide à l'Eglise en détresse est une association de droit pontifical née sous forme de campagne de soutien lancée en 1947 par le moine prémontré Werenfried van Straaten. Actuellement, il subventionne des projets dans 140 pays avec des fonds obtenus par ses bureaux dans 17 pays.
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