Reporters sans frontières dénonce les agressions dont ont été victimes deux journalistes de la chaîne de télévision d’Etat Sri Lanka Rupavahini Corporation (SLRC), le 27 février 2008, et qui semblent être liées à leur réaction lors de l’attaque de la SLRC par un ministre, en décembre 2007.
"Les attaques et les intimidations que doivent supporter les journalistes de la SLRC, pour avoir protesté contre le coup de force du ministre Mervyn Silva, sont intolérables. Comment expliquer que les autorités passent plus de temps à interroger les journalistes de la SLRC qu’à rechercher les auteurs de ces agressions ?", a déclaré Reporters sans frontières.
Des individus ont tenté d’agresser le journaliste Priyal Ranjith Perera, dans la soirée du 27 février, à son domicile de Pitakotte, au sud de Colombo. Les quatre assaillants armés de couteaux ont été obligés de fuir quand les voisins du reporter sont intervenus. Ce dernier a assuré qu’il existait un lien entre cette attaque et l’incident du 27 décembre, qui avait été filmé par son équipe. Le même jour, un groupe à motos a rôdé autour du domicile d’un autre journaliste qui avait écrit sur l’affaire Mervyn Silva, et qui avait reçu des appels téléphoniques suspects les 13 et 17 février.
Le 27 décembre 2007, le très controversé ministre du Travail, Mervyn Silva, connu pour son hostilité affichée à l’encontre des journalistes, avait ordonné à ses hommes de main de frapper le responsable de l’information, T.M.G. Chandrasekara. Depuis, plusieurs journalistes de la SLRC qui avaient expulsé le ministre des locaux et rapporté l’incident ont été pris pour cibles.
Les hommes de main de Mervyn Silva sont vraisemblablement à l’origine de l’agression à l’arme blanche, le 25 janvier dernier, du journaliste de la SLRC, Lal Hemantha Mawalage, qui a été hospitalisé pour de multiples blessures aux mains et sur le corps.
Selon l’organisation de défense de la liberté de la presse Free Media Movement (FMM), une vingtaine de journalistes de la chaîne de télévision d’Etat ont été interrogés depuis l’incident de décembre 2007, alors qu’aucun auteur des agressions n’a encore été appréhendé ou interrogé par la police.
Reporters sans frontieres- 3/3/2008