Un colloque pour marquer ce 10e anniversaire a réuni le 9 mai dernier à l'Université de Fribourg une soixantaine de personnes actives dans l'œcuménisme.
« Les Eglises qui annoncent la Bonne nouvelle ensemble sont plus crédibles », a déclaré Gottfried Locher, le président de la Fédération des Eglises protestantes suisses (FEPS) dans une déclaration à Radio Vatican, tout en soulignant la nécessité d'aller les uns vers les autres sans avoir peur des inévitables résistances », et de faire en sorte que « les nombreux engagements de la Charte œcuménique deviennent plus que de belles paroles ».
« La force de la Charte œcuménique est de ne pas être un document dogmatique mais une invitation à l'engagement commun de tous les chrétiens dans la marche vers l'unité, a déclaré pour sa part Mgr Jérémie, métropolite orthodoxe de Suisse, qui en fut un des signataires à Strasbourg en 2001, en tant que président de la Conférence des Eglises européennes (CEE).
D'après une dépêche de l'agence d'informations religieuses belge Cathobel, Mgr Jérémie a reconnu que 10 ans après la signature de la Charte, « beaucoup de progrès ont été faits, même si parfois les choses n'avancent pas comme on le voudrait ». Ceci est confirmé par le père Duarte da Cunha, secrétaire général du Conseil des conférences épiscopales européennes (CCEE), qui a rappelé que « l'œcuménisme ne peut pas être un rêve, un simple désir, ou du sentimentalisme ».
« Il ne peut pas non plus être un accord temporaire pour résoudre quelque problème. Il doit signifier des démarches concrètes dans le pèlerinage en vue d'une pleine communion. », a ajouté le père Duarte
Plusieurs intervenants, dont Mgr Norbert Brunner, président de la conférence épiscopale suisse (CES), ont souligné que le vrai objectif du mouvement œcuménique est de « réunir l'humanité dans l'unique Eglise de Jésus » et que « la Charte œcuménique, à juste titre, ne considère pas le dialogue et la collaboration comme une fin en soi », mais comme la condition pour atteindre ce vrai but.
Pour le professeur Viorel Ionita, secrétaire général de la conférence des Eglises européennes (CEE), « la charte est avant tout un appel, une impulsion pour une culture œcuménique toujours renouvelée ». Il n'est pas nécessaire, a-t-il dit, selon Cathobel, « de l'étudier et de l'analyser dans chaque mot et chaque virgule, mais bien de s'engager sur le chemin malgré les difficultés ».
L'agence belge fait également état d'une intervention de Mgr Gérard Daucourt, évêque de Nanterre et membre du Conseil pontifical pour l'unité des chrétiens, qui a mis son espoir dans « une jeunesse sensible aux valeurs fondamentales dont parle la charte : la justice, la liberté, la solidarité, le respect de la vie », insistant sur un autre chemin essentiel pour l'œcuménisme : le service des pauvres, sachant que le pauvre, auquel Jésus s'identifie, est « source d'unité ».
En Suisse, la Charte œcuménique qui ne revêt aucun caractère dogmatique et magistériel ou juridique et ecclésial, reste un des plus importants documents œcuméniques de cette dernière décennie.
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