Le travail du secrétariat du synode des évêques pour préparer le synode d'octobre 2012 sur la nouvelle évangélisation s'effectue en étroite collaboration avec le Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation,
Ce document – traduit en 8 langues – est adressé aux synodes des évêques des Eglises orientales catholiques, aux Conférences épiscopales, aux dicastères de la Curie romaine et à l'union des supérieurs majeurs pour que leurs réponses aux questions posées – à recueillir, synthésiser et renvoyer à Rome avant la Toussaint – servent à l'élaboration de l'instrument de travail du synode.
Le paragraphe 18 (chapitre 2) évoque les communautés manifestant des « signes de fatigue et de résignation », alors que le document exhorte à un « nouvel élan », à l '« enthousiasme » à l'image des premiers chrétiens, à la mobilisation des « énergies », et surtout à la joie.
A ce paradoxe, Mgr Eterovic répond que la joie c'est d'abord la « joie de la foi », de la « bonne nouvelle, de l'Evangile », une joie éprouvée « par la communauté primitive » de Jérusalem. La nouvelle évangélisation, souligne-t-il a « besoin de témoins en mesure d'annoncer tous azimuts la joie de l'Évangile », de ce qui est « à l'origine » de cette joie : « le Christ ressuscité, victorieux par sa résurrection ». C'est la joie, ajoute le secrétaire général du synode, de « l'espérance chrétienne, qui se manifeste même dans des situations comme celle des chrétiens du Moyen Orient ». Il s'agit, même dans des situations de fatigue, d'apprendre la joie d'annoncer la bonne nouvelle, même dans les contradictions. Il a cité en exemple la joie intérieure qui habite Benoît XVI, même dans les douleurs : c'est un appel à la fois « personnel et communautaire » pour les baptisés.
Mgr Eterovic se dit lui-même, en dépit des défis à affronter, « optimiste », sinon, dit-il on ne pourrait pas « faire un synode » et on ne serait « pas même chrétien ».
Face à la « fatigue » ressentie surtout dans le « premier monde », ou à « l'insuffisance » de la connaissance de l'Évangile ressentie dans le monde entier par les Églises plus jeunes, après 50 ou 100 ans d'évangélisation, mais qui porte en elle la joie de la Bonne Nouvelle, Mgr Eterovic souhaite un « échange de dons » entre Églises locales, pour communiquer ou redécouvrir la « joie d'être chrétiens ».
Cela passe, a souligné Mgr Eterovic par la redécouverte de la Parole de Dieu et des sacrements, de « l'Eucharistie dominicale de précepte » non pas d'abord comme un « devoir » mais comme une « nécessité spirituelle ».
En fin de compte, pour Mgr Eterovic, il s'agit de « la joie de la rencontre personnelle avec le Christ dans la communauté des fidèles ».
Les Lineamenta s'achèvent sur cette invitation : « Nous devons affronter la nouvelle évangélisation avec enthousiasme. Apprenons la joie douce et réconfortante d'évangéliser, aussi lorsque l'annonce semble ne semer que des larmes ». Et de citer Paul VI et son exhortation apostolique « Evangelii nuntiandi » de l'année sainte de 1975 : « Que ce soit la grande joie de nos vies données ».
Mgr Eterovic était accompagné de Mgr Fortunato Frezza qui travaille au secrétariat du synode depuis 1983 (le synode sur « Pénitence et réconciliation ») et qui a pour sa part souligné la cohérence interne entre les différents synodes : pas de nouvelle évangélisation par exemple (synode 2012) sans approfondissement de la Parole de Dieu (octobre 2005) et sans une vie de l'Eucharistie (synode 2008). Une cohérence qui se retrouve aussi dans les synode continentaux tenus en préparation à l'An 2000. Mgr Frezza parle à ce propos « d'analogie » des synodes un peu comme l'on parle de « l'analogie de la foi », la cohérence et l'unité entre les différentes vérités de la foi.
Anita S. Bourdin
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