Le synode marche vers sa conclusion, mais il ne faut pas que sa dynamique s'arrête, fait observer Mgr Sleiman.
Mgr Sleiman, qui vient de publier « Dans le piège irakien » aux éditions Presses de la Renaissance, fait un « bilan positif » du synode. Il se réjouit que les responsables catholiques des différents rites et des différents pays aient pu se retrouver ensemble « pour la première fois » pour « parler de ce qui les concerne », en étant aussi attentifs à la présence « orthodoxe et protestante ». C'est une première « communion » et il ne « faut pas s'arrêter », a insisté l'archevêque. Cette évaluation est d'autant plus importante qu'elle vient d'Irak et que c'est d'Irak que la demande d'un synode avait été faite à Benoît XVI.
Dans son intervention au synode, mardi 12 octobre, lors de la 3e assemblée générale, Mgr Sleiman était parti du paragraphe 55 du Document de travail du synode (« Instrumentum laboris ») qui dit : « Au plan des relations inter-ecclésiales entre catholiques, cette communion est manifestée dans chaque pays par les Assemblées de patriarches et d'évêques, afin que le témoignage chrétien soit plus sincère, plus crédible et plus fructueux. Pour promouvoir l'unité dans la diversité, il faut dépasser le confessionnalisme dans ce qu'il peut avoir d'étroit ou d'exagéré, encourager l'esprit de coopération entre les différentes communautés, coordonner l'activité pastorale, et stimuler l'émulation spirituelle et non la rivalité. On pourrait suggérer que de temps en temps (par exemple tous les cinq ans), une Assemblée rassemble l'ensemble de ‘l'épiscopat au Moyen-Orient" ».
Il a fait observer que le mot « communion » revient « une trentaine de fois » dans le Document de travail : « C'est qu'elle est le coeur de notre identité ecclésiale, la dynamique de l'unité et de la multiplicité de nos Eglises. D'elle dépendent notre présent et notre avenir, notre témoignage et notre engagement, nos efforts pour endiguer l'émigration qui nous affaiblit et pour exorciser le désenchantement qui nous érode ».
Il avait aussi fait observer que « la communion est surtout contredite par le confessionnalisme », que « les rites se sont métamorphosés en confessions ».
Il a indiqué une voie pour y remédier : « Il est indispensable que nos Eglises sui juris redécouvrent les racines de ce phénomène qui plongent dans les structures arabo-islamiques primitives. Elles sont invitées à se dégager de cet héritage historique pour retrouver le modèle de la communauté de Jérusalem ».