Il est de l'intérêt des sociétés musulmanes que les communautés chrétiennes soient vivantes et actives dans le monde du Moyen-Orient. Un Moyen-Orient sans chrétiens signifierait la perte d'une présence interne à la culture arabe,
capable de revendiquer le pluralisme par rapport à l'islam politique et à l'islamisation. Sans eux, l'islam serait davantage seul et fondamentaliste. Les chrétiens présentent une forme de résistance à un "totalitarisme " islamisant.
Leur permanence au Moyen-Orient va dans l'intérêt général de ses sociétés et de l'islam.
Entre les chrétiens et le Moyen-Orient, il y a un besoin de sécurité pour l' avenir. Cette sécurité ne viendra pas de la protection occidentale. On l'a vu dans l'histoire douloureuse de l'Irak. La "sécurité" vient de la reconnaissance de la majorité des musulmans. Non seulement de la reconnaissance des droits, mais aussi d'un consensus social et culturel qui exprime la volonté de vivre ensemble. Ce processus demande aux communautés chrétiennes d'êtres des "minorités créatives ".
Entre les chrétiens et le Moyen-Orient, il y a un besoin de sécurité pour l' avenir. Cette sécurité ne viendra pas de la protection occidentale. On l'a vu dans l'histoire douloureuse de l'Irak. La "sécurité" vient de la reconnaissance de la majorité des musulmans. Non seulement de la reconnaissance des droits, mais aussi d'un consensus social et culturel qui exprime la volonté de vivre ensemble. Ce processus demande aux communautés chrétiennes d'êtres des "minorités créatives ".
Benoit XVI a affirmé : "Normalement ce sont les minorités créatives qui déterminent l'avenir, et en ce sens l'Église catholique doit se sentir comme une minorité créative".
Il ne convient pas de dire: nous sommes peu nombreux, ne soyons pas trop exigeants. L'Église n'existe pas sans mission, une dimension à laquelle elle ne peut renoncer. La perspective de la minorité créative indique une issue: la créativité. La créativité balaie la peur.
Elle ne vient pas du nombre, du pouvoir politique. La créativité vient de l'amour. Elle doit être toujours plus l'imitation de Jésus. Nous devons aimer davantage ! Être fidèle à la Tradition, c'est aussi être créatif. Il n'y a pas seulement un passé chrétien à défendre au Moyen-Orient, mais aussi une vision du futur à affirmer en partant de la conviction que les chrétiens ont là une vocation historique : communiquer le nom de Jésus, le vivre et, ainsi, oeuvrer pour construire de manière créative une civilisation du vivre ensemble, celle dont le monde entier a besoin. Il y a ici le devoir du dialogue.
Je parle au nom de la Communauté de Sant'Egidio qui, depuis 1986, continue de réaliser l'intuition qu'eut Jean-Paul Il à Assise, lorsqu'il réunit les leaders religieux et les invita à prier les uns à côté des autres pour la paix, dans la conviction que de la foi religieuse peuvent jaillir de grandes énergies de paix.
Il y a un aspect spirituel de la paix, qui est la fin de la guerre, mais qui est aussi l'art de vivre ensemble en harmonie. Les Églises au Moyen-Orient peuvent être les artisans d'une civilisation du vivre ensemble, exemplaire à l' échelle mondiale, dans la mesure où elles réintègrent et revendiquent haut et fort le sens de leur mission.