Un évêque africain a proposé une solution au problème ressenti par tous les participants au synode des évêques sur la Parole de Dieu : les homélies qui ennuient ou désorientent les fidèles.
Dans son intervention, lundi matin, Mgr Joseph Aké, évêque de Yamoussoukro (Côte d'Ivoire), a souligné l'importance d'amener les fidèles à faire l'expérience personnelle de la rencontre avec Jésus, grâce à une prédication qui les touche.
« Au cours de nos échanges, nous avons porté un regard critique sur nos homélies qui sont fades, qui n'accrochent pas, qui ne tiennent pas en éveil », a-t-il reconnu.
« Nous avons suggéré des cours de formation en homilétique et la rédaction d'un directoire pour les homélies, a-t-il ajouté. Et nous avons raccroché à cela une bonne et solide formation des lecteurs ».
« Mais je crois qu'il y a un élément fondamental que nous ne devons pas oublier, ni occulter et qu'il convient de rappeler, a-t-il estimé. Cet élément nous le trouvons dans la rencontre de Jésus et la Samaritaine (Jn 4, 1-42). »
Dans l'Evangile il est écrit que les personnes conduites à Jésus par la Samaritaine se sont exclamées en ces termes, s'adressant à la femme: « Ce n'est plus à cause de tes dires que nous croyons, nous avons entendu nous mêmes et nous savons qu'il est vraiment le Sauveur du monde » (Jn 4, 42).
« De même l'hagiographe Matthieu nous rapporte ceci à propos du Centurion debout devant la Croix », a rappelé ensuite l'évêque ivoirien.
« Nous ne pouvons pas ne pas évoquer l'expérience fulgurante et bouleversante de Paul sur la route de Damas ; rencontre qu'il rappelle à trois reprises dans le livre des Actes. Que s'est-il passé exactement dans le cœur des ces samaritains, de ce centurion et de ses compagnons, de Paul l'Apôtre des Gentils ? », s'est-il interrogé.
« Dans tous les cas, le message a touché sa cible ; l'objectif est atteint et c'est cela l'essentiel », a-t-il poursuivi.
Mais encore : « Voilà, à mon humble avis, la finalité de toutes nos recherches, nos échanges, nos partages. Amener nos fidèles et ceux qui se laisseront toucher par notre prédication à faire cette expérience personnelle et unique de la rencontre avec Jésus ».
« Il faudrait qu'ils arrivent à ceci. ‘Je crois non pas parce que j'ai écouté l'homélie de tel évêque, de tel prêtre charismatique, mais parce que j'ai moi-même rencontré Jésus », a-t-il conclu.
ROME, Mardi 14 octobre 2008 (ZENIT.org)