L'ambiguïté de cette affirmation tourne autour de l'emploi du vocable Église catholique, ainsi que du lien de l'Eucharistie avec le Pape. Or l'expression commence avec saint Ignace d'Antioche et désigne la communion dans une Église locale réunie dans la foi orthodoxe à son évêque, à telle enseigne que la liturgie fait mention de lui sans se référer à une autre autorité ecclésiale.
La mention de l'Évêque de Rome dans la liturgie en dehors de son propre diocèse introduit l'idée d'une Église universelle mentionnée dans l'Instrumentum laboris et répétée dans la messe d'inauguration de ce Synode.
Le vocable introduit une notion numérique, spatiale, sociologique, tandis que l'Église catholique est constituée elle-même localement d'abord par le Seigneur comme Son Corps.
L'Église universelle n'a-t-elle pas pour corollaire l'existence d'un évêque universel qui exercerait une juridiction sur le monde indépendamment de l'Eucharistie, seul signe de communion entre les chrétiens. C'est l'Eucharistie qui fait de nous partout un “peuple élu, un sacerdoce royal, une nation sainte”.
Dans la mention du Pape de Rome dans les liturgies orientales, on est en train d'inviter ces Églises à une pratique que l'Orient n'a jamais connue.