à condition qu'il ne soit pas porté atteinte à l'ordre public.
Il garantit également aux populations, à quelques rites qu'elles appartiennent, le respect de leur statut personnel et de leurs intérêts religieux”. Le Liban est sans doute l'un des rares pays où le pluralisme communautaire ne s'accompagne pas encore d'une prédominance d'une communauté sur les autres. Maintenir l'équilibre étant une des tâches les plus délicates.
Le “système libanais” offre un exemple significatif de liberté de religion et de conscience digne d'être protégées. Il n'en reste pas moins que l'application matérielle, soulève plusieurs points à éclaircir et surtout à faire évoluer dans le respect des droits humains:
– Malgré la clarté de l'article 9 de la Constitution, la liberté de religion et de conscience reste l'apanage des 18 communautés historiquement reconnues par la décision 60 LR de 1936 (12 chrétiennes, 4 musulmanes, une druze et une juive).
Toute personne n'y faisant pas partie se trouve exclue de tout droit à l'exercice de ses libertés. – Toute tentative marquée d'un prosélytisme par l'une ou l'autre des communautés peut entraîner des réactions extrêmes et parfois violentes.
– Toute conversion est perçue comme une atteinte profonde envers la communauté d'origine du converti et constitue une rupture sociale majeure du converti avec ses proches.
– Le dialogue inter-communautaire reste peu fréquent, et relève parfois du simple contact formel et occasionnel. En effet depuis Vatican 2, l'Église essaye de trouver une matrice régulatrice entre la Vérité de la Parole et les valeurs de la liberté. Les moyens utilisables en ce sens restent les actes entrepris par les institutions des Églises du Liban, surtout celles dispensant éducation et actions sociales et humanitaires.
L'éducation et l'aide du prochain étant la pierre angulaire de tout renforcement de la liberté de religion et de conscience. Valoriser et renforcer ces deux paramètres, sera le défi que devront affronter nos Églises, car tout dialogue et toute liberté ne peuvent exister que si l'intellectuel l'emporte sur le matériel et l’immédiat; la liberté de religion et de conscience ne pouvant proliférer que dans un milieu instruit et sans grandes disparités sociales et financières.