Conditionnés par le choc et la suprématie de l'Islam, ils ont su s'adapter au pouvoir musulman et contribuer avec lui à la construction de la Civilisation. Soumis à des lois de ségrégation plus ou moins oppressives durant des siècles, et vivant parfois à la marge de leur entourage, ils ont approfondi leur théologie spirituelle propre, ainsi que leur culture humaine, en se faisant les interprètes des Grecs pour les Arabes, et en développant les sciences de l'astronomie, de la médecine et des mathématiques etc…
Ces chrétiens vivant de foi, et cramponnés "à la connaissance du Christ, et à la puissance de sa résurrection" (Ph. 3: 10), ont été mêlés malgré eux aux joutes des théologiens. De jour en jour, on découvre qu'ils sont de la même foi que les catholiques et ont toujours suivi leurs pasteurs, héritiers des Apôtres.
Il ne sied point de les classer parmi les courants théologiques extrémistes, facteurs d'hérésies ou de schismes. Ils sont tous unis par la foi vécue, dans l'action de tous les jours, dans l'espérance du salut et dans la fidélité au Christ. C'est en cela qu'ils sont unifiés et méritent d'entrer dans la même communion. Leur division est, à mon avis, affaire de juridiction institutionnelle.
On ne peut pas leur appliquer la rigueur dogmatique ou canonique de l'Occident, mais plutôt l'économie pastorale de saint Paul.