En effet, la communion est le point de départ de l’existence de la communauté des fidèles; elle se renforce et se développe par la rencontre personnelle avec le Seigneur Jésus, dans sa Parole et dans l’eucharistie; et de là, au témoignage de vie, dans la collaboration, un choix stratégique aujourd’hui.
Avec sincérité, humilité, responsabilité et amour, nous voulons lire les éléments négatifs qui empêchent la communion; l’oecuménisme sera la méthodologie pastorale d’une première importance; et avec l’amour du Christ on s’achemine au dialogue de vie, et l’on respecte le dialogue théologique qui est l’oeuvre de l’Esprit.
Il faut croire en la force de la présence au Moyen-Orient; une présence qualitative, dynamique, missionnaire et diaconale, qui a toujours été ainsi et restera aussi toujours ainsi en Orient et en Occident. Il faut croire que seul Dieu est le Seigneur de l’histoire et des temps; nous sommes attentifs à son dessein.
Il existe des défis: situation politique, conflits, problématique de liberté religieuse et de liberté de conscience; l’église est un garant de la liberté; aussi sa présence est un bénéfice non seulement pour les chrétiens eux-mêmes, mais pour tous, en particulier pour ceux qui croient aux valeurs humaines et spirituelles, et qui sont en accord directement ou indirectement avec l’attitude de l’Église.
La présence des chrétiens est, donc, vraiment un signe, et doit être soutenue au niveau de l’église universelle et de la communauté internationale, pour affronter avec la majorité populaire les systèmes socio-religieux qui sont contraires aux valeurs humaines, aux valeurs de la liberté, aux valeurs du dialogue et de la rencontre entre les différentes cultures.
On vit, aujourd’hui, un véritable conflit de cultures, conflit de mentalité, conflit d’approche et de vision, également au sein de la religion elle-même et où le christianisme a tellement à dire et à faire, même à offrir une certaine réponse; nous prenons ensemble des initiatives pour élaborer des projets éducatifs, sociaux qui aident à changer la mentalité, à éduquer et à accepter les différences.
Les droits de l’homme. La région attend une contribution évidente de la part des chrétiens pour construire la culture du pardon et de la paix. Notre absence est une perte pour nous et pour tout le monde; l’émigration doit être une expansion missionnaire, apportant la spiritualité de l’orient, à travers la liturgie qui a des dimensions trop fortes dans la vie des fidèles; et à travers diverses attitudes religieuses et humaines qui font que nos familles constituent le levain et le sel au sein des grandes sociétés sécularisées. L’immigration des chrétiens dans la région est un signe prophétique d’un témoignage et aucun de nous ne peut savoir quels en seront les fruits.
L’histoire nous enseigne que les premières communautés chrétiennes syriaques sont arrivées en Inde et en Chine s’intégrant aux conditions sociales et humaines, et y ont apporté la foi.
Demandons à nos frères de renforcer l’acte de solidarité; et à nous-mêmes de faire des projets pastoraux, spirituels et sociaux qui manifestent la communion et redonnent la confiance dans notre peuple. L’expérience de Chypre, de mon diocèse, montre que les religions peuvent vivre ensemble en dépit des blessures. Nous, maronites, vivons dans l’île depuis 1 200 ans et notre histoire
comprend des saints et des martyrs; avec nos compatriotes, nous cherchons la paix dans la justice et l’amour fondé sur la vérité et la liberté.
Nous voulons que toutes les églises et toutes les mosquées soient ouvertes à tous, et qu’il existe un espace pour la rencontre et le pardon, un lieu de purification des mémoires. Nous, maronites, voulons retourner dans nos villages, malgré les difficultés. Nous voulons porter témoignage dans l’île qui sert de trait d’union entre l’orient et l’occident, des valeurs du dialogue, de la cohabitation, pour construire la culture de la paix et de l’amour.