Mgr Silvano M. Tomasi, représentant du Saint-Siège à l’ONU, à Genève, a en effet pris la parole à l’occasion d’une Session spéciale sur la Syrie, qui s’est tenue, le 2 décembre 2011, au Conseil des droits de l’homme .
L’archevêque a déclaré que « la délégation du Saint Siège suit avec grande inquiétude » les épisodes de violence en Syrie, qui ont causé « de nombreuses victimes et de graves souffrances ».
Mgr Tomasi a souhaité que la paix « l’emporte » et qu’elle permette un avenir où « la dignité intrinsèque de chaque personne soit respectée ».
L’archevêque a exprimé ses condoléances aux familles des victimes et a assuré de la prière de la délégation « pour le rétablissement des blessés ».
L’archevêque a par ailleurs rappelé les paroles de Benoît XVI, le 15 mai 2011, demandant aux autorités « de n’épargner aucun effort dans la recherche du bien commun et de l’accueil des aspirations légitimes à un avenir de paix et de stabilité ».
Le 7 août 2011, le pape avait également exhorté les fidèles “à prier afin que l’effort pour la réconciliation prévale sur la division et le ressentiment”.
Mgr Tomasi a poursuivi en citant Benoît XVI s’adressant à l’ambassadeur de Syrie, le 9 juin 2011 : « Les évènements de ces derniers mois en Syrie manifestent le désir d’un avenir meilleur dans les domaines de l’économie, de la justice, de la liberté et de la participation à la vie publique. »
Ces évènements indiquent également « l’urgente nécessité de véritables réformes dans la vie politique, économique et sociale”, avait souligné Benoît XVI.
“Toutefois, il est hautement souhaitable que ces évolutions ne se réalisent pas en termes d’intolérance, de discrimination ou de conflit, et encore moins de violence, mais en termes de respect absolu de la vérité, de la coexistence, des droits légitimes des personnes et des collectivités, ainsi que de la réconciliation”.
Ce sont ces principes, avait poursuivi le pape, qui doivent “guider les Autorités, tout en tenant compte des aspirations de la société civile ainsi que des insistances internationales.”
Au cours de la rencontre, l’ONU a accusé Damas de “crimes contre l’humanité”, citant 4000 victimes, dont plus de 300 enfants, en neuf mois de régime.
Vendredi 2 décembre, une nouvelle manifestation contre le président Bashar al Assad aurait provoqué sept morts. Le lendemain, samedi 3 décembre, la répression aurait fait 18 morts, dont 6 civils.
« Le régime de Bachar al Assad de plus en plus isolé sur la scène internationale », explique Radio Vatican qui rappelle que vendredi, 2 décembre, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a condamné les « violences flagrantes et systématiques commises par les forces de sécurité syriennes ».
« Le texte, adopté à Genève par 37 voix pour, 4 contre et 6 abstentions, va permettre de désigner un rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme en Syrie », ajoute la même source.
Radio Vatican cite la réaction de la Syrie, rapportée par l'AFP : « La Syrie a jugé samedi biaisée et "politiquement motivée" la résolution votée vendredi par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU, qui condamne "les violations répandues, systématiques et flagrantes" des droits de l'Homme par les autorités de Damas.
Cette résolution "avait été préparée à l'avance par les parties hostiles à la Syrie et le rapport présenté par la commission d'enquête est politiquement motivé et est basé sur des informations mensongères", indiqué un communiqué du ministère syrien des Affaires Etrangères.
Anne Kurian
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