Reporters sans frontières est consternée par la décision des autorités syriennes de poursuivre le journaliste Ali Al-Abdallah pour "publication de fausses informations dans le but de porter atteinte à l’Etat", alors même qu’il devait être libéré le 16 juin 2010,
au terme d’une peine de deux ans et demi de prison. Ces nouvelles poursuites font suite à la publication sur Internet, fin 2009, d’un article dans lequel le journaliste critiquait le système religieux iranien, et les relations entre la Syrie et la République islamique d’Iran. Sur la base de ces nouvelles accusations, Ali Al-Abdallah a été maintenu en détention.
« La prolongation de la détention du journaliste est tout simplement affligeante. Nous demandons la libération immédiate d’Ali Al-Abdallah, et exhortons les autorités syriennes à mettre un terme aux détentions abusives et arbitraires », a déclaré l’organisation.
Ali Al-Abdallah, incarcéré depuis le 17 décembre 2007, devait être élargi le 16 juin 2010. Le 29 octobre 2008, le journaliste avait été condamné, avec onze autres signataires de la Déclaration de Damas, à deux ans et demi de prison pour "publication de fausses informations dans le but de porter atteinte à l’Etat", "appartenance à une organisation secrète visant à déstabiliser l’Etat" et "incitation à la haine raciale et au confessionnalisme". Le journaliste Akram Al-Bounni, arrêté le 12 décembre 2008, avait également été condamné. Il a été libéré le 13 juin dernier, au terme de sa peine. (http://fr.rsf.org/syrie-trois-journalistes-ecopent-de-deux-29-10-2008,29118.html)
Alors qu’Ali Al-Abdallah devait être libéré, les autorités syriennes en ont décidé autrement….
Depuis la seconde moitié de l’année 2009, la chape de plomb qui pèse sur les médias s’est considérablement alourdie. Le ministère de l’Information, sous l’influence des services de renseignements, a procédé à une vague de convocations et d’arrestations de militants des droits de l’homme, d’avocats et de journalistes. Nombre d’entre eux ont été interrogés sur le contenu de leurs articles considérés comme “portant atteinte à la nation” ou menaçant “la sécurité de l’Etat”. Rares sont ceux qui osent témoigner, même anonymement.
Le 13 septembre 2009, le bureau du Centre syrien pour les médias et la liberté d’expression de Mazen Darwish a été mis sous scellés (http://fr.rsf.org/syrie-chronique-d-un-etouffement-des-15-09-2009,34457.html).