Mgr Silvano M. Tomasi, observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations unies à Genève, est intervenu lors de la 23e Session du Conseil des droits de l’homme, hier, 29 mai 2013, au cours du débat urgent sur « La détérioration des droits de l'homme en République arabe syrienne et les récentes tueries à Al Qusayr ».
La Syrie est actuellement « le terrain de la violation de tous les droits de l'homme », dénonce le Saint-Siège, qui évoque « des dizaines de milliers de vies détruites, un million et demi de personnes forcées de fuir à l'étranger, plus de quatre millions de personnes sans toits et des civils pris pour cibles au mépris total du droit humanitaire ».
Des négociations pacifiques
En outre, fait-il observer, « cette immense tragédie nationale risque d'intensifier les conflits régionaux et mondiaux, de transformer les ambitions pour le pouvoir politique en affrontements ethniques et religieux fondamentalistes », et finalement « hypothèque l'avenir de la Syrie et du Moyen-Orient ».
Pour le Saint-Siège, la voie à suivre n'est pas « une intensification militaire du conflit armé », mais « le dialogue et la réconciliation ». Il appelle à « un cessez-le feu immédiat » pour « arrêter le bain de sang ».
La priorité est donc de « réduire les armes au silence » : le Saint-Siège exhorte à « des négociations pacifiques » et à « la participation de représentants de tous les citoyens à un futur gouvernement, pour une coexistence pacifique, constructive et durable de toutes les communautés qui composent la société syrienne ».
Surmonter le pessimisme
Pour réaliser ces négociations, estime le Saint-Siège, les acteurs, quels qu'ils soient, doivent « surmonter le pessimisme » et rejeter toute « vengeance personnelle » ou « ambitions démesurées de domination ».
« Les personnes devraient avoir la priorité sur le pouvoir et la vengeance », ajoute Mgr Tomasi : « les enfants dans les camps de réfugiés et dans les zones de conflit, traumatisés et privés de leurs droits, appellent la solidarité généreuse de la part de la communauté internationale » et « méritent une assistance spécifique afin d'éviter qu'ils deviennent victimes de la traite et d'autres formes d'exploitation ».
« Leur souffrance indicible ne doit être ignorée par aucune des parties en cause car ils appellent à agir dès maintenant pour la paix, la reconstruction et pour un nouveau départ des relations humaines fondé sur les droits et l'intérêt commun de l'unique famille humaine », conclut-il.
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