Dans un entretien avec l’agence vaticane Fides, le P. Fernandez réaffirme que « la voie maîtresse pour sortir de la crise est celle du dialogue entre les parties ».
« Nous demandons à tout le monde de s’asseoir autour d’une table et d’entamer des discussions qui puissent éviter violences, morts et massacres qui depuis trop longtemps ensanglantent le pays », a-t-il appelé.
A propos du dernier massacre en date dans la zone d’Hama, il affirme que « c’est une tragédie, les nouvelles sont confuses et la vérité est la première victime ». Selon le religieux, « si les puissances étrangères continuent à fournir des armes et à financer les parties au conflit, la guerre se poursuivra et le nombre des victimes augmentera ».
En tant que chrétiens, relève le P. Fernandez, « nous sommes ouverts à tous nos frères, de quelque religion qu’ils soient ». En tant que franciscains, ajoute-t-il, « nous sommes aux côtés de la population qui souffre, des chrétiens et des musulmans et nous n’abandonnerons jamais ce pays. Nous resterons en Syrie au service de l’Evangile. Nous y étions hier, nous y sommes aujourd’hui et nous y serons demain, en temps de paix et en temps de guerre, en temps sombre et en temps lumineux, dans la certitude que le Seigneur veut que nous soyons ici et qu’Il pourvoira à nos nécessités ».
L’appel des franciscains s’ajoute à celui lancé par Mgr Mario Zenari, nonce apostolique à damas,, au conseil de sécurité de l’Onu en cours à New York : « Que la communauté internationale se dépêche à aider la Syrie à sortir de ce piège infernal », a-t-il déclaré à l’agence Asianews, en exhortant les pays membres, en particulier la Chine, la Russie et la Ligue arabe, « à mettre de côté leurs divisions et à travailler de manière concrète pour stopper un 'carnage', qui a coûté la vie à plus de 14.000 personnes en moins de deux ans ».
En rentrant dans son pays après un séjour de trois semaines à l’étranger, le nonce apostolique dit avoir trouvé une situation qui s’est aggravée de manière importante : « La situation s’aggrave de jour en jour (…) l’insécurité s’est amplifiée, on ne peut bouger librement, et heurts et enlèvements sont continus aussi dans les secteurs qui étaient pourtant jusqu’ici dits sous contrôle ».
Un de ces endroits est la province d’Hama, où vendredi dernier 13 juillet un nouveau massacre à coûté la vie à 200 innocents. Comme cela est arrivé à Houla et à al-Qubayr, armée et rebelles se rejettent la faute réciproquement.
Selon les activistes de l’Observatoire syrien pour les droits de l’homme, les militaires ont bombardé le village avec des hélicoptères de combat et des chars armés, suivis par la Shabiha (« Les spectres »), soit la milice paramilitaire du régime, chargée des exécutions sommaires.
L’agence gouvernementale Siryan News Agency (Sana), rejette la responsabilité de l’attaque sur les terroristes islamiques qui chercheraient à semer la peur et le chaos dans le pays pour influence le sommet du Conseil de sécurité de l’Onu.
Durant les travaux du Conseil, Chine et Russie ont à nouveau opposé leur veto aux sanctions contre le régime du président Bashar al-Assad.
Ces dernières accusent en effet les gouvernements occidentaux de vouloir tenter le chemin déjà expérimenté avec la Libye, c’est-à- dire utiliser les résolutions des Nations Unies pour déclencher un conflit armé dans la région.
L'opposition de la Russie et de la Chine complique encore plus l’action de Kofi Annan, envoyé spécial pour les Nations Unies et de la Ligue arabe qui, ces dernières semaines, a demandé un appui aussi à l’Iran pour tenter une médiation avec le régime et demander une application concrète du plan de paix.
« Les beaux plans de Koffi Annan iront au panier s’il n’y a pas collaboration de la part de tous », a mis en garde à ce propos Mgr Zenari. « Tout seul le pays n’est pas capable de se libérer de cette tragédie, a-t-il ajouté, appelant à ne pas perdre de vue que de plus en plus de personnes innocentes, en particulier les enfants, sont victimes de cette tragédie. « La mort de ces petits sans défense, a-t-il dit, blesse le peuple syrien mais aussi toute l’humanité ».
Le nonce apostolique a alors conclu : « La communauté internationale ne peut rester impassible face à cette situation infernale en Syrie, elle doit plutôt « l’aider à ne pas tomber dans le gouffre et chercher à parler d’une seule voix ».
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