Reporters sans frontières condamne fermement la détention de Kareem Arbaji depuis le 7 juin 2007, pour avoir publié des commentaires sur le site Internet Akhawia (http://www.akhawia.net/). Il sera entendu le 8 juin 2008.
« Voilà presque un an que Kareem Arbaji a été interpellé par les autorités. Il est le troisième cyberdissident emprisonné en Syrie. Cette détention est une nouvelle preuve de la politique liberticide que les autorités syriennes mènent sur la Toile. Le 7 juin 2007, ce n’était pas la première fois que Kareem Arbaji devait se présenter devant les autorités en raison de ses activités sur Internet. Nous leur demandons de cesser leur harcèlement envers les internautes », a déclaré l’organisation.
Kareem Arbaji, 31 ans, est diplômé en comptabilité de l’Université de Damas et gère un bureau de services aux entreprises commerciales. Il a été interpellé le 7 juin 2007 dans le plus grand secret. Il est actuellement détenu à la prison militaire de Saydnaya, au nord de la capitale.
Lors d’une audience, le 20 mars 2008, Kareem Arbaji a été accusé de « publication de fausses informations » en vertu de l’article 286 du Code pénal syrien disposant qu’une "telle peine est infligée à toute personne qui diffuse des informations jugées fausses ou exagérées, suceptibles d’affaiblir le moral de la nation".
Actuellement, deux autres cyberdissents sont enfermés en Syrie pour les mêmes chefs d’accusation. L’écrivain Firas Saad, pour avoir critiqué le régime syrien sur le site Internet Al Hiwar Al Moutamaden ("La discussion moderne"). Le blogueur Tariq Biasi, 22 ans, a également été arrêté en juillet 2007 car il avait publié un commentaire sur un site Internet très critique vis-à-vis du gouvernement. Il a été condamné à trois ans de prison le 11 mai.
Le site Akhawia (http://www.akhawia.net/) est un forum sur lequel les internautes émettent parfois des critiques à l’égard des autorités. Il figure sur la « liste noire » du gouvernement, qui filtre systématiquement les sites d’opposition. En décembre 2007, les autorités l’avaient bloqué ainsi qu’une centaine d’autres. Depuis le 25 juillet 2007, les propriétaires de sites Internet doivent conserver les données personnelles des auteurs des articles et des commentaires.
RSF 03.06.2008