« Nous ne pouvons pas être indifférents à ce qui ce passe en Syrie », a affirmé le P. Federico Lombardi, S.J. Il a cité le discours de Benoît XVI au Corps diplomatique, le 9 janvier dernier, dans lequel il disait : « J’éprouve une grande préoccupation pour les populations des pays dans lesquels se poursuivent tensions et violences, en particulier la Syrie, où je souhaite une rapide fin des effusions de sang et le commencement d’un dialogue fructueux entre les acteurs politiques, favorisé par la présence d’observateurs indépendants ».
Quelques heures plus tôt, précise Radio Vatican, le P. Dall’Oglio, jésuite, fondateur de la communauté monastique siro-catholique Deir Mar Musa, installé depuis plusieurs années en Syrie, avait demandé une intervention diplomatique du Saint-Siège, immédiate et au plus haut niveau. La gravité de la situation exigeait, selon lui, la mobilisation de toutes les bonnes volontés.
Il estimait que cette initiative devrait tenir compte des diverses sensibilités, exacerbées par la souffrance, celle des communautés chrétiennes orthodoxes byzantines qui entretiennent des rapports étroits avec le patriarcat de Moscou et qui ont donc un rôle très délicat actuellement, celles des Arméniens, majoritaires parmi les chrétiens de Syrie. Le Vatican pouvait, selon lui, mettre à profit sa longue expérience de dialogue avec le monde musulman.
Pour le religieux, la guerre civile a déjà commencé en Syrie, elle risque la gangrène, et il craint que les communautés chrétiennes finissent comme celles d’Irak. D’où l’urgence d’une « initiative efficace » et d’un « effort de dialogue » avec Téhéran et Moscou. Il redoute une « désagrégation du Moyen Orient » et voit bien peu de « perspectives démocratiques ». Enfin, il se dit contraire à toute logique répressive mais aussi à une intervention militaire internationale, ajoute la même source.
Anita Bourdin
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