« A côté du succès rencontré par ce "marathon caritatif", quelques voies se sont élevées pour dénoncer "la sélection et l'instrumentalisation de certains êtres humains" », souligne « Gènéthique » dans l’article ci-dessous :
Le Téléthon a récolté cette année plus de 86 millions d'euros de promesses de dons, soit 2 millions de plus qu'en 2010. Christian Cottet, directeur général de l'AFM a célébré ce "résultat magnifique", soulignant que cette hausse est d'autant plus remarquable que la France souffre de difficultés financières. Il se réjouit et interpelle les Français : "Nous sommes allés ensemble jusqu'aux portes du médicament, nous avons le devoir de continuer !".
D'autres avis ont été exprimés. Parmi eux, Jean-Marie Le Méné, président de la Fondation Jérôme Lejeune, fondation qui œuvre pour la recherche sur les "déficiences intellectuelles d'origine génétique", a lancé "un appel à la réflexion critique". Il explique que le Téléthon est devenu aujourd'hui "une institution à laquelle on ne peut adresser strictement aucune critique" et dont il déplore les "mensonges".
Plusieurs exemples illustrent sa critique éthique, scientifique et juridique du Téléthon. D’une part, les « bébéthons », que l'AFM présente comme des enfants guéris par la recherche, sont en réalité les "survivants d'un tri embryonnaire". Ces enfants n'ont jamais été malades, ils sont le fruit d'une "sélection anténatale" qu'il qualifie d' "eugénisme".
Ce fait, pointé également par le biologiste et critique de science Jacques Testart (Cf. Synthèse de presse du 10/11/11), fait polémique depuis 2006. Les diagnostics prénatal et préimplantatoire valorisés par le Téléthon aboutissent à la destruction d'êtres atteints de maladies génétiques (96% des enfants trisomiques 21 détectés sont avortés).
Le Dr Leblanc, gynécologue obstétricien au centre hospitalier de Béziers, coordinateur d’un Comité pour Sauver la Médecine Prénatale, s'inquiétait également de voir les professionnels de la naissance devenir "les agents d'un nouvel eugénisme organisé par l'Etat".
D’autre part, les "avancées spectaculaires" mises en avant sur le site du Téléthon en matière de thérapie cellulaire (de la peau et du cœur), sont "inutilement transgressives". Dépourvues de perspectives d'application chez l'homme, ces thérapies basées sur l'utilisation des cellules souches embryonnaires humaines ne présentaient pas, au moment où elles ont été autorisées, l' "intérêt thérapeutique majeur" exigé par la loi. De plus, d'autres recherches qui n'utilisent pas de cellules souches embryonnaires humaines ont déjà apporté des résultats positifs sur l'homme pour soigner les maladies du cœur et de la peau en question (cf. Zenit, 8 novembre 2011).