il a invité les jeunes du monde entier à la joie, à la compassion et au pardon.
Du 8 au 12 décembre 2010, des jeunes venant de tous les pays des Amériques et de nombreux pays des autres continents se sont retrouvés dans la ville de Santiago du Chili pour participer à un « pèlerinage de confiance pour une Terre fraternelle » : un temps de rencontres organisé par la communauté de Taizé dans le silence, la prière, la réflexion et l'échange.
Dans cette « Lettre du Chili », frère Alois a rappelé les « profondes souffrances » subies par le Chili : le tremblement de terre de février, la grève de la faim menée par des peuples autochtones pour exprimer « leurs souffrances et leurs attentes ». Mais aussi les joies : « les images des trente-trois mineurs remontant à la surface de la terre après l'accident de la mine ont redonné joie à tout un peuple ».
Le prieur de Taizé évoque aussi les « blessures » d'Haïti : « Dieu notre espérance, nous te confions le peuple de Haïti. Assiste ceux qui souffrent, fortifie ceux qui sont abattus, console ceux qui pleurent, répands ton Esprit de compassion sur ce peuple tant éprouvé et tant aimé ».
Joie et compassion
Dans une longue méditation, le frère Alois évoque plus généralement ces moments d'épreuves et de souffrances que nous traversons parfois « pendant de longues périodes » et invite à « toujours chercher à retrouver la joie de vivre ».
« Cette joie ne dépend pas seulement de circonstances momentanées, elle vient de la confiance en Dieu », affirme-t-il. « L'option pour la joie, explique-t-il encore, n'est pas une évasion loin des problèmes de la vie. Au contraire, elle donne de regarder la réalité en face, même la souffrance ».
« L'individualisme comme chemin de bonheur est une illusion », insiste-t-il. « Être des témoins de la communion suppose le courage d'aller à contre-courant », affirme-t-il en invitant à « dépasser la peur » qui nous incite à « assurer notre sécurité même au détriment du bien-être d'autrui ».
« L'accumulation exagérée de biens matériels tue la joie », affirme encore frère Alois. « Elle maintient dans l'envie », mais « le bonheur est ailleurs : en choisissant un style de vie sobre, en travaillant non seulement pour le profit mais pour donner sens à son existence, en partageant avec les autres, chacun peut contribuer à créer un avenir de paix ».
Le pardon
Dans cette Lettre, frère Alois évoque aussi le pardon dont nos sociétés ne peuvent se passer.
« Il est des situations où nous n'arrivons pas à pardonner », affirme-t-il. « La blessure est trop grande. Alors rappelons-nous que le pardon de Dieu ne fait jamais défaut. Quant à nous, c'est parfois seulement par étapes que nous y parvenons. Le désir de pardonner est déjà un premier pas, même quand ce désir reste submergé par l'amertume ».
Et de conclure : « le pardon reçu ou donné est créateur de joie. Se savoir pardonné est peut-être une des joies les plus profondes, les plus libératrices. Là est la source de la paix intérieure que le Christ voudrait nous communiquer ».
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