Les évêques américains appellent les chefs de gouvernement engagés dans le conflit en Libye à s'interroger sur le recours à la force militaire en Libye, en se fondant sur les principes de la responsabilité morale et de la protection de la vie humaine.
Ces questions, figurent en bonne place dans la lettre que Mgr Howard Hubbard, évêque d'Albany (New York), et président du Comité pour la justice internationale et la paix, a adressé ces jours-ci au conseiller américain pour la sécurité nationale, Thomas Donilon, au regard de la tournure que prend l'intervention des forces étrangères en Libye, censée « défendre les civils libyens de leur propre gouvernement ».
Mgr Hubbard rappelle, dans cette lettre, l'enseignement catholique selon lequel « l'utilisation de la force doit être toujours l'ultime recours pour une cause juste », et que cette « cause juste », selon la résolution 1973 du Conseil national de sécurité est « la demande d'un cessez-le-feu et la fin totale des violences et de toutes les attaques et abus contre les civils ».
Et « rendre justice », ajoute-t-il, ne saurait en rien « réduire la responsabilité morale de respecter les principes d'immunité civile et de la proportionnalité ».
A ce propos, l'évêque invite les chefs de gouvernement à se demander : « Sommes-nous en train d ‘éviter les pertes de civils ? La destruction de vies est-elle proportionnelle au bien obtenu en termes de vies sauves chez les civils ? ».
« Nous savons que ces questions sont difficiles et que leurs réponses ne sont pas simples », conclut-il, mais « notre responsabilité morale comme nation est de nous interroger sérieusement sur ce recours à la force militaire, à la lumière de la nécessité de protéger la vie et la dignité humaine ».