Reporters sans frontières est préoccupée par les menaces dont a été récemment victime Sheikh Najam Ali, directeur de la publication et rédacteur en chef de la revue en langue ourdou Pakistan Times USA.
Le journaliste est dans le collimateur d’un groupe musulman basé à Houston depuis la publication par son média de l’annonce d’une célébration de la communauté Ahmedia, un courant minoritaire de l’islam considéré par d’autres comme hérétique. “Le 23 mai, Atif Fatah [un dirigeant communautaire] a montré le papier à sa congrégation, à la mosquée Madrassah Islamia et a déclaré qu’en raison de cette annonce, Sheikh Najam Ali était un apostat et que son journal devait fermer”, a expliqué le journaliste à Reporters sans frontières. “En accord avec notre principe de donner un espace égal à tous les courants religieux, nous avions accepté l’annonce et l’avions publiée le 22 mai”, a-t-il précisé.
Le harcèlement s’est poursuivi dans l’après-midi du 25 mai, dans le cadre de l’émission Sirat ul Mustaqeem, qu’animent Atif Fatah et Hafiz Iqbal sur les ondes de la station KBRZ Radio AM 1460, selon Sheikh Najam Ali. “Ils ont appelé les auditeurs et les annonceurs à boycotter le Pakistan Times et à obtenir sa fermeture, parce qu’ils ne pouvaient pas tolérer qu’Ahmedia apparaisse dans un journal local. Ils ont aussi demandé aux lecteurs de boycotter les annonceurs du Pakistan Times”. Gabriel Ortiz, porte-parole de la police de Houston, a indiqué que ses services avaient connaissance des menaces mais ne disposaient d’aucune information concernant les suspects. La police ne peut normalement ouvrir une enquête en l’absence de signalement d’un suspect par la victime. Reporters sans frontières demande à la police de Houston et aux autorités chargées de faire appliquer la loi de protéger Sheikh Najam Ali et les employés du Pakistan Times USA, en prévision d’autres menaces.
RSF 23.06.2008