Il s'agit d'une "tradition ancienne", ainsi que l’a rappelé le P. Pierbattista Pizzaballa, Custode de Terre-Sainte : « au début de leur mandat, les chefs religieux (et parfois aussi les civils) viennent ici au Saint-Sépulcre, dans la basilique de l’Anastasis, pour recevoir la bénédiction solennelle et leur mandat officiel ».
Pour le Patriarche Fouad Twal, c’est du Saint-Sépulcre que le nouveau nonce pourra prendre « l’énergie et la force de sa future mission dans une ville qui jusqu’à présent désire et recherche la justice, la paix et la réconciliation ».
La cérémonie a commencé par une procession, du Patriarcat latin en passant devant la Porte de Jaffa et s’engouffrant dans les ruelles du souk. Le nouveau nonce était entouré des chefs des Eglises catholiques de Terre-Sainte et des franciscains de la Custodie mais aussi des Eglises chrétiennes.
Devant le Saint-Sépulcre, les supérieurs des couvents grec, franciscain et arménien, tps trois "gardiens" du Saint-Sépulcre, ont salué Mgr Lazzarotto avant que ne s’ouvrent les portes. A l’intérieur, le nonce a rendu hommage à la Pierre de l’Onction, où, selon la tradition, le corps du Christ a été déposé pour être oint avant la mise dans le linceul.
Le P. Pizzaballa l’a accueilli, soulignant que sa première mission était d’ « apporter la parole d’autorité de l’Apôtre Pierre, chef de l’Eglise », ajoutant que « Jérusalem a besoin de Rome » : « Nous avons vraiment besoin, nous, Eglise Mère de Jérusalem, de la parole du pape, qui nous ramène à la vérité dans la réalité de la vie. S’il est vrai que tout a commencé ici, il est vrai aussi que nous avons besoin de Pierre. Il nous montre le chemin, le modèle dont nous devons nous rappeler, pour que notre témoignage demeure crédible et nos rites et nos traditions ne deviennent pas des récipients vides. »
Mgr Lazzarotto a également été accueilli par Mgr Twal devant le Tombeau du Christ, pour lequel la mission du nonce a « une dimension oecuménique et certainement interreligieuse », en plus de « renforcer les relations entre l’Eglise catholique locale et le Saint-Siège, ainsi qu’entre le Saint-Siège et les différents Etats, dans ce cas, la Terre Sainte ».
Précisant que la communauté chrétienne de Terre Sainte représente moins de 2% de la population dans une société multiculturelle et multi-religieuse, le patriarche a estimé que « le dialogue est indispensable », notamment le « dialogue interreligieux ».
« Puissions-nous oser rêver de travailler activement à faire de Jérusalem un endroit paisible et une icône de la coexistence et la compréhension ! Ensemble, puissions-nous exhorter nos peuples et les décideurs politiques, d’assumer la responsabilité de nos différences dans une diversité réconciliée… », a-t-il souhaité.
Le nonce a répondu aux paroles du P. Pizzaballa et du patriarche en exprimant « sa joie d’être au service de la Terre Sainte en tant que pèlerin de la paix, ami de Dieu et ami des fidèles de Terre-Sainte ». Mgr Lazzarotto a confié que quand le pape lui avait proposé cette mission en Terre Sainte, il a tout de suite accepté s’exclamant « Comment oublier Jérusalem, la Ville Sainte ! » en souvenir – notamment – de son passage ici lorsqu’il servait à la Délégation Apostolique de Jérusalem au début de sa carrière diplomatique.
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