Les évêques de la « Coordination Terre Sainte », des pays européens et nord-américains en solidarité avec la Terre Sainte, ont accompli leur 13e visite en Terre Sainte, du 8 au 10 janvier 2013.
Leur programme dense prévoyait notamment des visites pastorales aux communautés chrétiennes à à Beit Jala, à Madaba, à Zarqa, aux réfugiés syriens et irakiens en Jordanie, à Gaza, à la région de Cremisan, diverses rencontres avec des consuls accrédités auprès de l’Autorité palestinienne, avec des étudiants de l’Université catholique de Bethléem ainsi qu’avec les représentants des tour-opérateurs chrétiens et les maires de Bethléem, Beit Jala, Beit Sahour.
Les participants ont également assisté à diverses interventions, du patriarche latin Fouad Twal et du nonce apostolique, Mgr Giuseppe Lazzarotto, mais aussi de trois religieuses impliquées dans la prise en charge des réfugiés africains, des travailleurs philippins et des prisonniers chrétiens.
Les temps de prière enfin occupaient une place importante, les évêques élevant une intercession quotidienne pour "la paix de Jérusalem" avec la récitation du psaume 122 et reprenant à leur compte l'appel de Benoît XVI dans son discours au corps diplomatique près le Saint Siège: "Jérusalem, deviens ce que ton nom signifie ! Cité de la paix et non de la division!" (cf. Zenit du 7 janvier 2013).
Promouvoir une « paix juste »
Suite à leur visite, ils publient ce 10 Janvier 2013 un communiqué final où ils appellent à « un soutien concret » pour « les populations les plus vulnérables », pour « la formation des jeunes » ainsi que pour « la promotion de la paix », une « paix juste » (Cf. documents pour le texte intégral).
Depuis leur dernière visite en janvier 2012, ils constatent une « profonde angoisse dans la région », chez tous les habitants, spécialement « la population chrétienne, qui est de moins en moins nombreuse ».
Ils s’inquiètent des récents évènements « obscurs et dramatiques », entre autres « le conflit à Gaza et dans le Sud d'Israël, la guerre civile en Syrie », ainsi qu'une « polarisation croissante à l'intérieur de l'état d'Israël et de la Palestine ».
Les évêques assurent qu’ils s’engageront « au maximum » pour « convaincre » les gouvernements occidentaux de « reconnaître les causes qui sont à la base de la souffrance dans cette terre », et d’ « intensifier leurs efforts pour atteindre une paix juste ».
De même, ils demanderont à leurs gouvernants d’agir dans la vallée de Cremisan, où des batailles juridiques sont en cours pour « protéger les terres de la population locale et des institutions religieuses contre l'invasion de la barrière de sécurité ("le mur") ».
La foi éclaire la vie en Terre Sainte
« Nous sommes également appelés à reconnaître et à communiquer aux autres que la foi en Dieu éclaire la vie des personnes en Terre Sainte », écrivent par ailleurs les évêques.
Ils expliquent que leur propre foi a été « enrichie par la force et par le courage » des personnes rencontrées, adressant un appel aux communautés chrétiennes occidentales « et aux personnes de bonne volonté du monde entier », afin qu'elles « soutiennent le travail mené dans cette région pour construire un futur meilleur ».
Ils exhortent les chrétiens à « venir en pèlerinage en Terre Sainte », où ils seront accueillis « chaleureusement ».
Investissement de l’Eglise dans l’éducation
Les évêques rendent également hommage au « travail de l'Eglise dans le secteur de l'éducation, un investissement tangible pour l'avenir ». Ils font part de leur visite à l'Université de Bethléem, où ils confient avoir été « frappés par les histoires racontées par les étudiants, tout comme à l'Université de Madaba, en Jordanie ».
Selon la fréquence anglophone de Radio Vatican, lors de la visite de l’Université de Bethléem – la seule université catholique de la Cisjordanie – un étudiant a demandé aux évêques de la délégation de « dire la vérité, dire aux gens chez vous ce que vous avez vu ici ».
« La vérité, a-t-il poursuivi, c'est que nous sommes sous occupation, nous luttons pour vivre dans notre pays, où même la liberté de mouvement nous est refusée ».
Alors que les étudiants ont parlé de « liens d’amitié » entre jeunes chrétiens et musulmans, ils ont déclaré en revanche n’avoir pas de contact avec les jeunes israéliens, hormis peut-être lors des passages aux innombrables « check points » de la région. Un dialogue qui n’est donc pas évident.
Pourtant, ajoute Radio Vatican, « de l’autre côté du mur », certains se dédient à la défense des droits de l’homme, comme Daniel Sherman, un Israelite de l’organisation « B’Tselem », qui dénonce les abus commis en Cisjordanie où deux million et demi de Palestiniens vivent sous l’occupation militaire israélienne.
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