Citant saint André de Crête, Benoît XVI souligne que la Nativité de Marie est « un élément précieux de la mosaïque extraordinaire qui est le dessein divin de salut dans l’humanité » : en réalité, «la véritable signification et la fin de cet évènement est l’incarnation du Verbe. En effet Marie nait, est allaitée et grandit pour être la Mère du Roi des siècles, de Dieu».
Cette affirmation confirme le «nexus mysteriorum», le « lien intime entre les mystères de la foi chrétienne », estime le pape, et elle est exprimée également dans la Constitution sur l’Eglise du Concile Vatican II, dont le chapitre 8 est consacré à la Sainte Vierge.
Si ce texte conciliaire « n’a pas épuisé toutes les problématiques relatives à la figure de la Mère de Dieu », il constitue cependant « l’horizon herméneutique essentiel pour toute réflexion ultérieure, qu’elle soit de caractère théologique, ou de caractère plus purement spirituel et pastoral », poursuit Benoît XVI, qui invite à « poursuivre sur la ligne dictée par le Concile ».
Pour le pape, il représente « un précieux point d’équilibre, toujours nécessaire, entre la rationalité théologique et l’affectivité croyante ». En effet, la « figure singulière de la Mère de Dieu » doit être « cultivée et approfondie par des perspectives diverses et complémentaires » : la « via veritatis », la « via pulchritudinis » et la « via amoris » sont inséparables pour « découvrir et contempler encore plus profondément la foi cristalline et solide de Marie, son amour pour Dieu, son espérance inébranlable ».
Benoît XVI évoque à ce sujet la façon dont la thématique mariale a été insérée dans le Concile Vatican II, auquel il a participé comme expert : « dans la seconde session du Concile, raconte-t-il, un groupe nombreux de Pères a demandé que l’on traite de la Vierge au sein de la Constitution sur l’Eglise, tandis qu’un groupe aussi nombreux a soutenu la nécessité d’un document spécifique qui mettrait adéquatement en lumière la dignité, les privilèges et le rôle singulier de Marie dans la rédemption opérée par le Christ ».
Finalement, ajoute le pape, au cours d’un vote le 29 octobre 1963, c’est la première proposition qui a prévalu et c’est ainsi qu’est né le chapitre 8, où la figure de Marie apparaît « dans toute sa beauté et sa singularité et étroitement liée aux mystères fondamentaux de la foi chrétienne ».
Par ce choix, explique Benoît XVI, « Marie, dont est soulignée avant tout la foi, est comprise dans le mystère d’amour et de communion de la Très Sainte Trinité ».
Dans ce texte, conclut-il, « sa coopération au plan divin du salut et à l’unique médiation du Christ est clairement affirmée et mise dans son juste relief », et elle fait de Marie « un modèle et un point de référence pour l’Eglise, qui se reconnaît elle-même en Elle, y voyant sa vocation et sa mission ».
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