Le Saint-Siège entretient des relations diplomatiques avec 178 pays, et avec une quarantaine d’organisations internationales.
Dans son discours annule au Corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège, qu’il a reçu ce matin, 9 janvier, au Vatican, le pape a en effet exprimé sa préoccupation pour la Syrie et son vœu pour ce pays : « Je souhaite une rapide fin des effusions de sang et le commencement d’un dialogue fructueux entre les acteurs politiques, favorisé par la présence d’observateurs indépendants ».
« En Terre Sainte, où les tensions entre Palestiniens et Israéliens ont des répercussions sur les équilibres de tout le Moyen-Orient, il faut que les responsables de ces deux peuples adoptent des décisions courageuses et clairvoyantes en faveur de la paix », a ajouté le pape.
Il a salué l’initiative de la Jordanie : « J’ai appris avec plaisir que, suite à une initiative du Royaume de Jordanie, le dialogue a repris ; je souhaite qu’il se poursuive afin que l’on parvienne à une paix durable, qui garantisse le droit des deux peuples à vivre en sécurité dans des États souverains et à l’intérieur de frontières sûres et internationalement reconnues ». Et à ce propos, le pape a rappelé la responsabilité de la communauté internationale.
Autre centre des préoccupations du pape : « Les développements en Irak » où il déplore « les attentats qui ont causé encore récemment la perte de nombreuses vies humaines », et il « encourage ses Autorités à poursuivre avec fermeté sur le chemin d’une pleine réconciliation nationale ».
L’Afrique aussi a retenu l’attention du pape : « Sur le continent africain, que j’ai visité de nouveau en me rendant récemment au Bénin, il est essentiel que la collaboration entre les communautés chrétiennes et les Gouvernements aide à parcourir un chemin de justice, de paix et de réconciliation, où les membres de toutes les ethnies et de toutes les religions soient respectés. Il est douloureux de constater que, dans divers pays de ce continent, ce but est encore lointain ».
Le pape a une fois encore déploré les violences au Nigeria, mais pas seulement : « Je pense en particulier à la recrudescence des violences qui touche le Nigeria, comme l’ont rappelé les attentats commis contre plusieurs églises durant le temps de Noël, aux séquelles de la guerre civile en Côte d’Ivoire, à l’instabilité persistante dans la Région des Grands Lacs et à l’urgence humanitaire dans les pays de la Corne de l’Afrique. Je demande, une fois encore, à la Communauté internationale d’aider avec sollicitude à trouver une solution à la crise qui perdure depuis des années en Somalie. »
Au début de son discours, le pape a aussi fait un « Tour du monde » des relations diplomatiques du Saint-Siège, saluant l’arrivée de la Malaisie : « C’est une joie pour nous que la Malaisie ait rejoint cette communauté au cours de l’année dernière ».
« Le dialogue que vous entretenez avec le Saint-Siège, a dit le pape au Corps diplomatique, favorise le partage d’impressions et d’informations, de même que la collaboration dans des domaines de caractère bilatéral ou multilatéral qui sont d’un intérêt particulier. »
Le pape a cité comme des « signes de la coopération entre l’Église catholique et les États » les Accords passés en 2011 avec trois nations : l’Azerbaïdjan, le Monténégro et le Mozambique.
Mais le pape souhaite que le mouvement ne s’arrête pas, au contraire : « Le premier [accord] a déjà été ratifié; je souhaite qu’il en aille de même rapidement pour les deux autres et que l’on parvienne à la conclusion de ceux qui sont en cours de négociation ».
Des relations importantes aussi avec les Organisations internationales et régionales : « Dans cette perspective, je relève avec satisfaction que les pays membres de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (A.S.E.A.N.) ont accueilli la nomination d’un Nonce Apostolique accrédité près de cette organisation. Je ne peux omettre de mentionner que, au mois de décembre dernier, le Saint-Siège a renforcé sa longue collaboration avec l’Organisation Internationale pour les Migrations, en en devenant membre à part entière. Il s’agit-là d’un témoignage de l’engagement du Saint-Siège et de l’Église catholique aux côtés de la communauté internationale, dans la recherche de solutions adéquates à ce phénomène qui présente de multiples aspects, de la protection de la dignité des personnes au souci du bien commun des communautés qui les reçoivent et de celles dont elles proviennent ».
Le pape a souligné les rencontres qui ont jalonné l’année, mais spécialement à l’occasion de la béatification de Jean-Paul II, du 60e anniversaire de son ordination sacerdotale, de ses voyages – en Croatie, à Saint-Marin, en Espagne, en Allemagne et au Bénin – .
Il a évoqué ses prochains voyages, mentionnant « l’Amérique Latine et des Caraïbes qui, en 2011, ont fêté le bicentenaire de leur indépendance », marquée par la messe du 12 décembre qui a manifesté « leur lien avec l’Église catholique et avec le successeur du Prince des Apôtres », et au cours de laquelle il a nnoncé son voyage de mars prochain au Mexique et à Cuba.
Enfin, le pape a salué le Sud-Soudan « qui, en juillet dernier, s’est constitué en tant qu’État souverain » : « Je me félicite que ce pas ait été accompli pacifiquement. Hélas, tensions et affrontements se sont succédé ces derniers mois et je souhaite que tous unissent leurs efforts afin que, pour les populations du Soudan et du Sud Soudan, s’ouvre enfin une période de paix, de liberté et de développement ».