Le jeune égyptien Taïssir Tatios et la bienheureuse chilienne Laura Vicuña ont inspiré deux biographies illustrant la sainteté des enfants évoquée au début du mois dans un premier entretien avec le père Jacques-Marie Guilmard, vice-président de l'association « Enfance et sainteté ».
Ces deux livres peuvent inspirer les jeunes au moment où l'Eglise se prépare à vivre la fête de la Toussaint *. Voici le second volet de cet entretien (cf. Zenit du 22 octobre pour Taïssir Tatios).Zenit – Et Laura Vicuña ? Père Guilmard – Cette jeune chilienne (1891-1904) a été béatifiée par Jean-Paul II. C'est le premier fruit de sainteté produit par l'évangélisation effectuée à partir de 1875 par les missionnaires salésiens italiens en Argentine où sa famille avait émigré. L'évangélisation n'avait pas été vraiment engagée avant l'arrivée des fils de Don Bosco. Laura fut élève à l'une des premières écoles fondées alors.Zenit – Comment s'est manifestée sa sainteté ? Père Guilmard – Ce qui frappe dès l'abord chez Laura Vicuña, c'était sa disponibilité entière à l'action de la grâce : elle mettait immédiatement en pratique les conseils donnés par les religieuses. Elle était aussi disponible pour rendre service à ses jeunes camarades. Elle les aidait de mille façons, non pas seulement pour leur apprendre le catéchisme, mais aussi pour les petites choses de la vie. Elle voyait arriver des enfants, qui quittaient pour la première fois leur famille très pauvre mais accueillante, pour vivre dans l'univers inconnu et redoutable d'un pensionnat. Laura était leur ange protecteur. Elle habillait les tout-petits. Elle donnait le bon exemple, l'exemple de la prière et de l'obéissance surtout. Zenit – Laura était jeune comme sainte Maria Goretti, y a-t-il des points communs entre ces deux fillettes ? Père Guilmard – Maria Goretti est morte le 6 juillet 1903 à 12 ans 1/2, et Laura est morte le 22 janvier suivant au même âge. Laura toutefois n'est pas morte martyre. Elle a résisté aux avances de l'amant de sa mère, et ainsi elle a témoigné de la chasteté, mais elle n'a pas subi de violences directes d'un homme. En fait, Laura a voulu consacrer sa vie à Dieu dans la vie religieuse. Ensuite, elle est allée plus loin et s'est offerte à Dieu en holocauste. Elle voulait ainsi obtenir le salut de sa mère, qui était dans une situation irrégulière. Laura voulait lui éviter l'enfer. Ainsi, elle fut à la fois le témoin de l'amour filial et le témoin du caractère sacré du mariage. Son offrande a été acceptée par Dieu, puisque, peu après, la tuberculose s'est déclarée chez la fillette et l'a terrassée.Zenit – Quelle est la mission de la bienheureuse Laura aujourd'hui ?Père Guilmard – Nous commençons seulement à découvrir la sainteté de Laura Vicuna, mais nous voyons déjà qu'elle est multiforme : les enfants, les écoles, les familles, le mariage surtout. Il faut faire connaître la jeune bienheureuse. Elle est tant aimée en Argentine et au Chili que l'avenir nous révélera certainement l'immense étendue de sa prière et de son exemple.Zenit – Vous nous avez parlé il y a quelque temps de l'association « Enfance et Sainteté ». Quels sont vos projets ?Père Guilmard – Taïssir Tatios et la bienheureuse Laura Vicuna sont des modèles que nous devons offrir aux enfants pour les conduire à la sainteté. Les 26-30 octobre, nous irons à Paray-le-monial, où le Seigneur Jésus a manifesté son Cœur à sainte Marguerite-Marie Alacoque. C'est là que se tiendra notre 4e colloque sur la sainteté de l'enfance. Le thème choisi est « l'adoration et le sens du sacré », comme nous l'avons dit dans l'entretien publié dans Zenit les 8 et 9 octobre derniers.* « Le petit chantre de Jésus, Taïssir Tatios », de Marie-Dominique Poinsenet, version refondue par Dom Jacques-Marie Guilmard, coll. « Sentinelles », 25, Téqui, 2007 ; « Bienheureuse Laura Vicuña, l'héroïsme de l'amour filial », par Dom Jacques-Marie Guilmard et l'abbé Edmond Samson, coll. « Témoins de l'amour », Téqui, 2008.
ROME, Jeudi 23 octobre 2008 (ZENIT.org)