Le lider Maximo, 85 ans depuis août dernier, malade, avait souhaité rencontrer le pape, 85 ans le 16 avril prochain, pendant « quelques minutes » de son emploi-du-temps très dense, rappelant sa rencontre de 1998 avec Jean-Paul II.
Il a été accueilli par le cardinal secrétaire d’Etat Tarcisio Bertone qui l’a ensuite reconduit jusqu’à sa voiture : ils s’étaient déjà rencontrés lors d’une précédente visite du secrétaire d’Etat à Cuba (21 au 26 février 2008), lors du 10e anniversaire de la visite de Jean-Paul II. Le cardinal Bertone a indiqué que Fidel Castro avait beaucoup désiré la béatification de Mère Teresa de Calcutta, et celle de Jean-Paul II.
Benoît XVI a pour sa part dit sa « joie » d’être à Cuba et de sa gratitude pour la « cordialité » de l’accueil qui lui a été réservé. Fidel Castro a également déclaré avoir suivi tout le voyage de Benoît XVI à la télévision cubaine.
Ils ont tous les deux plaisanté sur leur âge, le pape disant notamment : « Je suis âgé mais je peux encore faire mon devoir ».
L'ancien révolutionnaire a aussi posé des questions sur les changements liturgiques après le Concile et sur le rôle du pape. Benoît XVI a répondu qu'il était au service de l'Eglise universelle, puis il a parlé de ses voyages, des contacts avec les peuples.
Le lider a évoqué les difficultés actuelles pour l’humanité. Ils ont échangé sur des thèmes aussi divers que l’écologie, la culture, la science, et la religion. Le pape a parlé de l’absence de Dieu et de l’importance fondamentale de rapport entre foi et raison.
Enfin, Fidel a demandé au pape de lui envoyer des livres – un des siens par exemple – pour approfondir les thématiques affrontées pendant leur rencontre. Le pape a répondu qu'il devait réfléchir à ce qu'il lui enverrait. Puis Fidel Castro lui a présenté sa femme Dalia et leurs deux fils.
« Je saluerai demain avec plaisir Son Excellence le pape Benoît XVI, comme je l’ai fait avec Jean-Paul II, un homme dont le contact avec les enfants et les citoyens humbles du peuple suscitait, invariablement des sentiments d’affection », avait déclaré l’ancien homme fort du régime, sur le site web « Cubadebate » qui a ensuite rendu compte de la visite.
« C’est pourquoi, ajoutait-il à propos de la visite de Benoît XVI, j’ai décidé de lui demander quelques minutes de son temps très occupé, lorsque j’ai su par notre ministre des Affaires étrangères, Bruno Rodríguez, qu’il aurait apprécié ce contact simple et modeste ».
Le cardinal Stanislas Dziwisz a pour sa part confié que lors de la rencontre avec le lider, en 1998, Jean-Paul II lui avait offert une croix que « Fidel Castro a reçue avec respect ». Il avait auparavant rencontré Jean-Paul II au Vatican en 1996, à l’occasion de sa venue à Rome pour un sommet de la FAO.
Fidel Castro a conduit la révolution cubaine dans les années 50 et il a été le premier secrétaire du parti communiste cubain dès sa fondation en 1965 et jusqu’à sa retraite le 19 avril 2011.
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