Le 12 septembre est un triste anniversaire pour la presse et les journalistes en Asie centrale. L’an dernier, nous apprenions la mort d’Ogoulsapar Mouradova au Turkménistan et Djamshid Karimov, interné en asile psychiatrique, disparaissait dans les rues de sa ville, Jizzak, dans le centre de l’Ouzbékistan.
“Un an après le drame de la mort d’Ogoulsapar Mouradova, nous continuons de demander l’ouverture d’une enquête officielle sur les conditions du décès de la correspondante turkmène de Radio Free Europe, également militante des droits de l’homme, alors qu’elle était détenue dans une prison de haute sécurité”, a déclaré Reporters sans frontières.
“Arrêtée en juin 2006 avec ses deux collègues Annakourban Amanklytchev et Sapardourdy Khajiev et condamnée à l’issue d’un simulacre de procès pour “détention illégale de munitions”, Ogoulsapar Mouradova est décédée en prison vraisemblablement des suites de coups à la tête. Ils avaient tous trois participé à la réalisation d’un reportage pour le compte de journalistes étrangers. Nous sommes aujourd’hui encore sans nouvelle des deux collègues d’Ogoulsapar Mouradova et craignons pour leur survie” ,s’est inquiétée l’organisation.
Reporters sans frontières continue, par ailleurs, d’exiger la libération de Djamshid Karimov et rappelle que “l’internement psychiatrique punitif est une mesure archaïque et inhumaine. Traiter ainsi un journaliste est une atteinte odieuse aux droits de l’homme”.
Djamshid Karimov, journaliste indépendant, avait réapparu deux semaines après sa disparition, le 12 septembre 2006. La justice avait annoncé son internement à l’hôpital de Samarkand. Il a été hospitalisé de force pour une durée de six mois renouvelée depuis, alors que ses médecins le décrivaient comme étant “un homme équilibré, en bonne santé, intelligent et éduqué”.
Un an plus tard, la situation du journaliste, pourtant neveu du président Islam Karimov, reste inchangée, si ce n’est son état de sa santé qui se détériore de jour en jour. Celui-ci se plaint de nombreux traumatismes sans nul doute liés aux traitements médicaux qui lui sont infligés.
La situation de la liberté de la presse en Asie centrale est alarmante. L’Ouzbékistan et le Turkménistan occupaient respectivement la 158ème et la 167ème place (sur 168 pays) dans le classement mondial 2006 de Reporters sans frontières.
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