l’homme et Dieu, qui doivent intervenir ensemble. Aucun des deux ne peut agir sans l’autre. Les vertus théologales, divines, infuses, sont plus encore les fruits de la grâce que de la liberté. L’homme ne peut agir sans le concours de Dieu et Dieu ne veut pas ouvrir cette porte sans la collaboration de l’homme. Jésus qui entra dans le cénacle les portes fermées, « est à la porte et frappe » (Ap. 3,20) au cœur de l’homme, qui est libre d’ouvrir.
Dieu ouvre la porte de la liberté en nous donnant la foi dans la mesure où il nous donne la possibilité de croire et en envoyant ceux qui prêchent l’heureuse annonce de sa vérité et de son amour : l’Evangile. L’homme ouvre la porte en accueillant cette possibilité,
En obéissant à la foi, c’est-à-dire en disant « oui » à Dieu, qui lui parle et à qui il répond en disant « Me voici », comme dirent, par ex, Abraham (Me voici – Gen. 22,1), Moïse (Me voici – Ex 3,4), Samuel (Me voici. Parle ton serviteur t’écoute – 1 Sam 3,12) Isaïe (Me voici, envoie-moi! – Is 6,8), et la Vierge Marie (Me voici, je suis la servante du Seigneur, que tout se passe pour moi selon ta parole – Lc 1, 38);En espérant, c’est-à-dire en mettant sa confiance dans les promesses de Dieu, comme Abraham qui « Espérant contre toute espérance, a cru, et ainsi est devenu le père d'un grand nombre de peuples » (Rm 4,18);En aimant. C’est-à-dire en imitant l’amour de Jésus et qu’il nous a donné: « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé, soyez dans mon amour » (Jn15,12).
Une question nous vient spontanément : « Où naît la charité? Cette « clef » qui, avec l’espérance et la foi, ouvre la porte de la liberté ? Elle naît de Dieu. Elle doit donc être demandée à Dieu comme un don. Mais il ne faut pas oublier qu’elle naît aussi de la foi, de l’annonce proclamée par les témoins de l’amour de Dieu pour nous. De la foi naît également l’espérance: « Contre toute espérance humaine, Dieu promet à Abraham une descendance, comme fruit de la foi et de la puissance de l’Esprit Saint » (cf. Catéchisme de l’Eglise catholique, n 706). L’espérance reçoit de la foi un saut fondamental et seulement la foi qui, par la foi, arrive à l’espérance.
Grâce – en particulier – aux encycliques sur la charité et sur l’espérance, sous le pontificat de Benoît XVI, nous avons pris possession, plus consciemment et fermement, de deux des trois clefs : la charité et l’espérance. En cette Année de la Foi, le pape François a hérité du magistère de son prédécesseur et nous a offert un approfondissement sur la troisième « clef » : la foi.
La foi éclaire notre vie quotidienne, car avoir foi en Dieu n’est pas un fait qui intéresse seulement notre intelligence, l’aire du savoir intellectuel, mais c’est un changement qui implique toute la vie, toute notre personne : sentiment, cœur, intelligence, volonté, corporéité, émotions, relations humaines. Avec la foi, tout change vraiment en nous et pour nous, et notre destin futur se révèle clairement, la vérité de notre vocation dans l’histoire, le sens de la vie, le goût d’être des pèlerins vers la Patrie céleste.
Traduction d'Océane Le Gall
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