Reporters sans frontières dénonce les verdicts de la Haute Cour fédérale de justice, prononcés le 27 juillet et le 30 juillet 2007, condamnant les journalistes Wosonseged Gebrekidan, Dawit Kebede et Goshu Moges, à des peines de quatre et dix ans de prison.
"La grâce accordée à quatre journalistes, le 20 juillet dernier, pouvait laisser penser que la justice éthiopienne cesserait de prononcer des peines disproportionnées à l’encontre de journalistes. La liberté d’expression devrait être reconnue de plein droit et l’éventualité d’une nouvelle grâce présidentielle n’est qu’une maigre consolation. Il est scandaleux de devoir compter sur le bon vouloir du gouvernement pour que les journalistes puissent faire valoir leur droit à s’exprimer librement", a déclaré l’organisation.
Wosonseged Gebrekidan, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Addis Zena, et Dawit Kebede, rédacteur en chef de Hadar, sont emprisonnés depuis novembre 2005. Reconnus coupables de "conspiration en vue d’inciter à perturber l’ordre constitutionnel", ils ont été condamnés le 30 juillet 2007 à quatre ans de prison. Les deux journalistes avaient été arrêtés en réponse à des manifestations organisées par l’opposition protestant contre les fraudes lors des élections législatives.
Goshu Moges, de l’hebdomadaire Lisane Hezeb, a été arrêté en février 2006 suite à la publication d’un article dans lequel il dénonçait les pressions du gouvernement sur l’opposition et les journalistes. Accusé "d’appartenir à une organisation politique illégale", la Cour l’a condamné, le 27 juillet, à dix ans de prison.
Depuis le mois d’avril, douze journalistes, incarcérés en 2005, ont été libérés. Quatre d’entre eux en vertu d’une grâce présidentielle.
Reporters sans frontières- 3 Août 2007