« post-révolutionnaire » où le sort des chrétiens est incertain.
Il succède à Mgr Maroun Lahham, nommé auxiliaire pour le Patriarcat latin de Jérusalem et vicaire patriarcal pour la Jordanie, le 19 janvier dernier.
Mgr Ilario Antoniazzi, 64 ans, est italien : il est né en 1948 a Rai, dans le diocèse de Vittorio Veneto (province de Trévise, en Italie).
Il est entré dans l’Institut missionnaire Saint-Pie X d’Oderzo puis au petit séminaire du diocèse du patriarcat de Jérusalem à Beit Jala, et au grand séminaire en 1965.
Il a été ordonné prêtre en 1972 pour le Patriarcat latin de Jérusalem.
Il a exercé son ministère pendant vingt ans en Jordanie, à Zerqa, à Fuheis, à Marqa et à Smakieh.
Il a ensuite complété ses études au Teresianum de Rome où il obtint une licence canonique en théologie spirituelle.
Revenu en Terre Sainte il devint curé à Rameh, puis Reneh, et de nouveau Rameh, depuis 2007.
La Tunisie, qui compte plus de dix millions d’habitants, est un pays à 99, 5 % musulman, avec 0, 2 % de chrétiens, selon l’Aide à l’Eglise en détresse.
Dabs son Rapport 2012 sur la liberté religieuse dans le monde, l’AED-France indique que la révolution déclenchée en décembre 2010, qui a mis fin au régime du président Ben Ali (janvier 2011), place les chrétiens de Tunisie dans l’incertitude quant à leur avenir, d’autant plus que les élections législatives du 23 octobre de cette même année ont donné la majorité aux partis islamistes.
Dans ce pays, indépendant depuis 1956, continue la même source, l’islam n’a jamais cessé d’être religion d’Etat, mais le régime de Ben Ali, à la suite de celui de Bourguiba, avait modernisé le droit en l’écartant d’un certain nombre de dispositions prescrites par la charia (loi islamique) et il était possible à ceux qui le voulaient de vivre d’une manière laïque sans renoncer à leur identité musulmane.
Quant à l’annonce de l’Evangile et au changement de religion, ils étaient officiellement interdits sans cependant être condamnés par la loi, précise l’AED : en outre, l’importation de livres chrétiens, notamment en arabe, se heurtait à de nombreuses difficultés. Dans un tel contexte, les Tunisiens devenus chrétiens rencontraient de grandes difficultés dans leurs familles et souvent perdaient leur emploi.
Seule l’Eglise catholique, indique le Rapport, a un statut officiel, alors que d’autres minorités, comme les chrétiens évangéliques, ne sont pas reconnues par l’Etat. La majorité des 25 000 à 30 000 chrétiens résidant en Tunisie sont des étrangers, mais il y a parmi eux un petit nombre de convertis.
Certains convertis au christianisme ont fait part de leurs inquiétudes. « Sous la présidence de Ben Ali, la situation n’était pas bonne, mais nous avions un certain degré de liberté pour pratiquer notre foi. Il nous faut prier pour avoir plus de liberté à l’avenir et pour pouvoir partager notre foi avec les musulmans sans que cela ait de graves conséquences »[1].
Deux événements survenus durant la période révolutionnaire sont de nature à conforter ces inquiétudes, rappelle le Rapport.
Le 18 février 2011 en effet, un prêtre salésien polonais, le Père Marek Rybinski, a été assassiné à son domicile de Tunis. Le meurtrier avait emprunté 2000 dinars tunisiens au prêtre pour acheter du matériel professionnel, mais il avait utilisé cette somme pour autre chose. L’assassinat aurait été motivé par le refus de rendre la dette qu’il avait contractée auprès du P. Rybinski, mais en l’égorgeant il a donné une forme religieuse islamique à son assassinat. Une procédure est en cours pour faire toute la lumière sur ce tragique événement.
En septembre 2011, un groupe d’une vingtaine de militants salafistes ont envahi la basilique romaine du Kef (nord-ouest) dans le but d’y accueillir la prière musulmane du vendredi. Bâtie au VIème siècle, cette basilique avait été transformée en mosquée au XVIIème siècle avant de récupérer sa vocation première puis de devenir un lieu touristique et culturel[2].
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