Reporters sans frontières condamne fermement le contrôle de police abusif qu’ont subi, le 3 mars 2008, Sihem Bensedrine, journaliste tunisienne et présidente du Groupe de travail pour la liberté de la presse en Afrique du Nord,
et son mari, Omar Mestiri, directeur de publication de Kalima, à leur arrivée au port de La Goulette, dans la banlieue nord de Tunis. Les policiers ont copié les disques durs de leurs ordinateurs.
“Le contrôle abusif et violent réservé à ces journalistes et militants de droits de l’homme tunisiens par les autorités de leur propre pays est scandaleux pour un pays qui se réclame à l’avant-poste de la modernité dans la région. La Tunisie occupe la 145e place du classement mondial de la liberté de la presse de Reporters sans frontières. Nous demandons aux autorités tunisiennes de faire toute la lumière sur ce dérapage policier”, a déclaré l’organisation.
Le 3 mars 2008, lors de leur arrivée au port de La Goulette, à Tunis, Sihem Bensedrine et son mari Omar Mestiri ont été séquestrés par des agents de la douane durant six heures et physiquement agressés par la police politique. Arrivés à 8h15, ils ont été conduits dans un bureau de la police où ils ont subi une fouille corporelle tatillonne.
Contactée par Reporters sans frontières, Sihem Bensedrine a expliqué qu’une soixantaine de documents numériques onrt été confisqués par la police qui a copié sur un disque externe le contenu de leurs ordinateurs portables. Les autorités douanières ont refusé de remettre aux deux journalistes un document de saisie de leurs biens, comme le prévoit la loi. Sihem Bensedrine, qui a eu plusieurs hématomes sur le corps, a décidé avec son mari de porter plainte contre les autorités douanières pour “violence” et “séquestration”.
Le 7 février 2008, Sihem Bensedrine, dont l’association qu’elle préside est partenaire de Reporters sans frontières, avait obtenu le Prix de la paix 2008, décerné par la Fondation danoise pour la paix.
Reporters sans frontieres- 4/3/2008