Reporters sans frontières a adressé, le 26 août 2008, un courrier à Rafik Belhaj Kacem, ministre tunisien de l’Intérieur et du Développement local, pour lui demander d’intervenir en faveur de Slim Boukhdir qui est toujours privé de sa carte d’identité nationale depuis sa sortie de prison et de son passeport depuis 2004.
"Condamné à un an de prison en décembre 2007 suite à un procès dont les motifs nous ont toujours paru infondés, il a été libéré le 21 juillet dernier, soit quatre mois avant la fin de sa peine. Cette libération anticipée, gage de bonne volonté de votre gouvernement, n’a pas pour autant mis fin aux difficultés rencontrées par ce journaliste. A sa sortie de prison, Slim Boukhdir n’a pas été autorisé à récupérer sa carte d’identité nationale. Ce document lui est pourtant indispensable dans ses activités quotidiennes, notamment pour toute transaction bancaire", a écrit l’organisation.
"Nous tenons également à vous rappeler que Slim Boukhdir est privé d’un passeport depuis quatre ans. Le jour de son arrestation, le 26 novembre 2007, il se rendait justement à Tunis pour obtenir ce document. Il avait auparavant mené une grève de la faim pendant deux semaines pour protester contre le refus de votre administration de le lui fournir", a ajouté Reporters sans frontières dans sa lettre.
"Nous considérons que Slim Boukhdir a souffert de nombreuses injustices. Après avoir passé 238 jours en détention, ce journaliste aspire aujourd’hui à reprendre ses activités professionnelles. Nous vous prions d’intervenir afin qu’il puisse obtenir sa carte d’identité nationale ainsi que son passeport", a conclu l’organisation.
Slim Boukhdir, 39 ans, avait été arrêté le 26 novembre 2007 lors d’un contrôle d’identité des passagers d’un taxi collectif reliant Sfax à Tunis. Il avait été immédiatement déféré devant la justice et condamné, au terme d’un procès inique, à un an de prison pour “outrage à fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions”, “atteinte aux bonnes moeurs” et “refus de présenter ses papiers d’identité” par le tribunal cantonal de Sakiet Ezzit dans la banlieue de Sfax. Le journaliste a souffert de conditions de détention très difficiles (conditions d’hygiène insuffisantes, intégrité physique menacée par ses codétenus, privé de correspondance et de journaux indépendants).
RSF 26.08.2008